Quand Nicolas Sarkozy réécrit l'histoire ouvrière et syndicale


Ce matin, Yann publiait un billet bien senti sur l'ignorance dramatique de Nicolas Sarkozy en matière d'histoire du 1er mai.
Hier, Jegoun dénonçait lui aussi les propos tenus par Nicolas Sarkozy en prévision de la Fête du Travail.
Aujourd'hui, moi aussi j'hallucine et moi aussi je vais citer Nicolas Sarkozy:
"Le 1er mai, nous allons organiser la fête du travail, mais la fête du vrai travail, de ceux qui travaillent dur, de ceux qui sont exposés, qui souffrent, et qui ne veulent plus que, quand on ne travaille pas, on puisse gagner plus que quand on travaille".
Et encore une fois, je prends la mesure des lacunes de Nicolas Sarkozy sur l'histoire - pas seulement du 1er mai - mais de l'histoire ouvrière, et celle des syndicats.
  • Celle qui s'est construite depuis la Révolution Industrielle.
  • Celle qui a été rendue possible grâce à la Loi Waldeck-Rousseau de 1884.
  • Celle qui est jalonnée de manifestations, de revendications et de grèves pour faire valoir les droits des ouvriers face à des patrons toujours plus avides de pouvoir et d'argent.
Le XIXe siècle, le début du XXe siècle.
Pendant près d'un siècle, les ouvriers se sont battus pour leurs droits tout en travaillant dans des conditions lamentables.

2nde moitié du XXe siècle.
Les ouvriers deviennent une force politique.

Début du XXIe siècle.
Nicolas Sarkozy les méprise.
Quand ils viennent à lui depuis Florange, il les accueille avec des CRS.
Quand il évoque les syndicats, il les accuse d'être trop politisés et de ne pas servir dignement les intérêts des salarié-e-s qu'ils représentent.

Nicolas Sarkozy est un menteur.
Un ignorant.
Un révisionniste qui réécrit à sa sauce l'histoire ouvrière et syndicale.
Mais Nicolas Sarkozy s'en fout.
La récupération politique à outrance c'est son truc.
Alors une de plus ou une de moins, quelle importance?
Le Front National a récupéré Jeanne d'Arc.
Nicolas Sarkozy va récupérer le 1er mai.
Le 1er mai n'est pas seulement une journée revendicative, c'est aussi - et c'est bien là un facteur important de son attrait - l'appropriation jubilatoire d'un espace inconnu, la reprise symbolique d'un droit. D'ailleurs, la sortie des foules dans la rue outrepasse le sens politique que les organisateurs veulent donner à la journée. [...] Le 1er mai est un jeu réciproque entre entre des buts manifestement politiques et une diffusion populaire qui laisse une grande place à la spontanéité. (1)
Alors?
Non: le parti socialiste n'a pas privatisé le 1er mai...
Mais quand on lit et quand on entend les propos de Nicolas Sarkozy, on ne peut que mesurer l'ampleur de sa méconnaissance historique de la Fête du Travail.
Et oui: on est en droit de se demander quelle est la légitimité de Nicolas Sarkozy à vouloir célébrer le "vrai travail".
Et puisque le brave homme semble fâché avec les livres d'histoire, je lui propose de jeter un œil à ces images qui lui parleront peut-être davantage que les mémoires écrits des ouvriers et des ouvrières.







































































Source: citation (1) et iconographie.
RODRIGUEZ Miguel, Le 1er mai, Paris, Julliard, Collection "Archives", 1990.

Et puis tiens! Remember...

1er mai historique par Rive-gauche

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