Eteins la lumière!

Yerres 1949
Depuis quelques jours, mon Facebook s'agite autour d'un débat pas tout jeune mais qui revient sur le devant de la scène: l'éclairage des vitrines la nuit.

Du coup, mes amis Facebookiens ont tous publié à tour de bras des liens vers les sites d'infos qui relayaient le projet de loi n° 858 visant "à lutter contre les pollutions lumineuses nocturnes" déposé en 2008 à l'Assemblée Nationale par des députés UMP.

En 2011, NKM avait fait paraître un décret entré en vigueur le 1er juillet dernier qui obligeait les communes de moins de 800 000 habitants à éteindre leurs publicités lumineuses la nuit.

Ça peut paraître un peu vague dit comme ça, mais ça équivaut à une économie d'électricité estimée à la consommation annuelle de 260 000 ménages français.

C'est pas rien quand même.

Donc, en toute logique, Delphine Batho reprend le flambeau mais veut aller plus loin puisqu'elle exige aussi l'extinction des enseignes lumineuses, notamment des vitrines des commerces. Ce nouveau décret devrait paraître "dans les semaines qui viennent, soit à la fin de l'année, soit au début du mois de janvier" (source).
Les bureaux et magasins pourraient donc être contraints d'éteindre la lumière entre 1h et 7h du matin au nom de la "sobriété énergétique". Si le décret de Delphine Batho est adopté, ce n'est plus une économie équivalente à celle de 260 000 ménages qui serait faite, mais celle d'un million. (source).

C'est beaucoup quand même.

Par contre, je ne sais pas si, comme sa prédécesseuse, elle limite cette mesure à une certaine catégorie de villes. 
J'imagine aussi qu'en période de Fêtes de fin d'année, certaines dérogations seront possibles histoire qu'on puisse continuer à emmener nos bambins de 4 ans admirer les vitrines des Grands Magasins au beau milieu de la nuit.
Bon OK. Je suis mauvaise langue. Mais je comprendrais (quoi que...) que certaines enseignes proposant une véritable prouesse lumineuse à cette occasion puisse bénéficier d'un "passe-droit" pendant quelques semaines.

Ceci dit, dès lors que certains monuments historiques (Tour Eiffel par exemple) cessent de s'illuminer à une certaine heure, je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas le cas pour tout le reste.  
Mais dans l'absolu, je suis pour.

Je vis dans une ville de moins de 800 000 habitants. Nous sommes à peine 30 000.

Un "village" comme a coutume de dire mon député maire Nicolas Dupont-Aignan.

Lui qui accorde une large place dans sa politique locale à l'aménagement urbain et à l'esthétique citadine, je serais curieuse de savoir ce qu'il en pense.

Je vis en plein centre ville. Les boutiques ne manquent donc pas. Mais on a du pot: le "bourg du village" n'est pas envahi par les agences immobilières ou bancaires, même si on en a notre lot. Ce qui n'est pas le cas de toutes les villes limitrophes de mon "patelin".

Toujours est-il que le centre-ville est sur-éclairé à mon avis. Il est tellement éclairé que nombre d'automobilistes ne se rendent même pas compte qu'ils roulent tous feux éteins.
C'est pour dire.

Mais bon. Je ne m'attarderai pas sur les quelques vingtaines de candélabres façon 16ème siècle qui jalonnent nos trottoirs en pavés-casse-gueule, puisque ce n'est pas l'éclairage public qui est mis en cause dans les projets de Delphine Batho.

En revanche, des vitrines éclairées, il y en a un paquet. Au choix, on peut:
  • Consulter les annonces immobilières en plein milieu de la nuit
  • Repérer une boulangerie ou un bureau de tabac fermé
  • Faire du lèche-vitrine pour dépenser tous ses sous le lendemain
  • Consulter les offres bancaires
  • Lire les cartes des restaurants fermés depuis 23h
  • Aller à la Poste et se rendre compte qu'elle est fermée
  • Admirer l'agencement design d'un salon de coiffure
Et tout ça, au beau milieu de la nuit. Je vous rassure, je ne passe pas mes nuits à arpenter les rues du centre ville mais il m'arrive, après une soirée entre potes, de rentrer à des heures quelques peu indues.
 
Et c'est à ce moment-là par contre, qu'on peut se casser la gueule à volonté dans plusieurs ruelles et venelles piétonnes laissées pour compte de l'éclairage public. 

Y compris en bas de chez moi (mais là je m'égare car je ne sais pas si c'est mon bailleur ou la ville qui est responsable du noir complet et / ou du faux contact qui règne 9 soirs sur 10).     

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24 commentaires

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    1. Allons bon!
      Je crois que ça dépend aussi un peu du quotidien de chacun.
      Ça se passe comment par chez toi?

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    2. Je ne sais pas. J'habite à deux pas du métro et du bistro.

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  2. Vive la campagne, avec sa vraie nuit noire, ou éclairée seulement par la lune.

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    1. Voilà en effet le genre de questions qu'on ne se pose pas trop à la campagne.
      Raison de plus!

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  3. Bien sûr la campagne ... mais j'ai fulminé en mon temps sur les enseignes éclairées jusqu'à point d'heure alors que les petites rues sont des coupe-gorge.

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  4. Yerres a un anvironnement très bucolique mais ce n'est pas la campagne

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    1. Ah non! Yerres n'est absolument pas la campagne, on est d'accord!

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    2. c'est pas au coeur de la forêt de Sénart ?

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    3. C'est pas loin mais c'est pas en plein cœur. On est au cœur du Bois de la Grange et de la forêt de Gros Bois.
      C'est vert c'est sûr, mais c'est pas la campagne.

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  5. Nous à Lyon, ville lumière....

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    1. Tout dépend d'où elle provient, ce qu'elle produit et combien elle coûte.

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  6. Tiens, tu es à Yerres ? C'est là que mon père s'est installé à sa retraite :-)

    Sinon, dans mon coin du 18e de Paris, l'éclairage urbain et correct et les grands magasins, c'est Tati, Leader Price... qui font déjà des économies de kilowatt heures. Donc tout bon pour la proposition de Batho.

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  7. Avant d'habiter Paris, j'habitais en Arles (55000 habitants). Cette ville n'est pas très (pour ne pas dire pas du tout) vivante le soir et la nuit et certains coins manquent cruellement d'éclairage. Si on supprime les éclairages des enseignes, on obtiendra une magnifique ville dortoir (mouroir ?) où il ne fera pas bon laisser un chat noir dehors. À mon sens, cette mesure va entrainer un sentiment d'insécurité. Allez-vous être d'avantage rassurés quand vos ados sortiront le soir ? Il serait peut-être plus judicieux de développer des systèmes d'éclairage moins gourmands en électricité.

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    1. Je suis tout à fait d'accord sur le fond. Les venelles casse-gueule dont je parle en bas de chez ne sont pas non plus hyper rassurantes.
      Je pense que le problème ici vient aussi de l'importance (ou pas) qu'une municipalité accorde à sa politique d'éclairage public.
      Alors évidemment, quand c'est un coiffeur qui éclaire ta rue, ça ne coûte pas un rond à la municipalité (et donc au contribuable) mais est-il normal que les villes soient "plus sûres" uniquement grâce aux enseignes lumineuses des magasins?
      Je pense aussi qu'une telle mesure mettra face à ses responsabilités nombre de villes qui ont négligé l'éclairage.
      De toutes façons, chez moi, les lampadaires façon candélabre du 16ème sont chacun doté de 4 branches qui éclairent comme en plein jour.
      Juste que dès qu'on va dans les recoins cachés de la ville:
      - soit les lampadaires sont moches (NDA est un adepte de la politique d'apparat)
      - soit ils sont HS

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  8. Je n'aime pas faire ça dans le noir personnellement.

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  9. Viens à Berlin, immense mégalopole européenne : 7,5 millions d'habitants sur 6 fois la superficie de Paris ! La nuit il fait noir et on voit très bien les étoiles, Par endroit on voit même toute la voie lactée.
    C'est pour cela que l'on héberge toute la faune sylvestre et que rencontrer un renard à la sortie du métro la nuit n'a rien d'extraordinaire.
    Certaine personnes sortent même avec une lampe de poche.
    Les parisien.ne.s qui viennent en visite ici sont toujours sur le cul.

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    1. C'est marrant comme des trucs qui existent ailleurs semblent toujours hyper compliqués chez nous...

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  10. Je crois qu'on a fait des progrès depuis la lampe à incandescence et le tube néon.
    Les communes en limite de parcs naturels se voient qurelque fois imposer des éclairages à LED ce qui a pour avantage d'être économe d'utilisation et beaucoup plus respectueux de la faune.

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