Confinement. Episode 13. Chronologie d'une épidémie annoncée


Jeudi soir, Envoyé Spécial est revenu sur l'état d'urgence lié à l'épidémie de Covid-19.
Je vous conseille le replay. Grouillez-vous, l'émission ne va pas être disponible longtemps.
L'émission est édifiante. Elle alterne entre exemples concrets de situations professionnelles totalement délirantes (Amazon, Deliveroo...), interviews de personnels soignants et langue de bois de responsables politiques, comme Thierry Solère qui tape sur la tronche de celles et ceux qui contestent, doutent, demandent des comptes, et pointent du doigt l'irresponsabilité de nombre de nos responsables politiques.
Mais surtout, au milieu de l'émission, une chronologie détaillée de l'épidémie annoncée.

Chronologie d'une épidémie annoncée

Les premières alertes en Chine ont commencé il y a maintenant presque 3 mois.
23 janvier.
Les 11 millions d'habitant-e-s de Wuhan sont placés en quarantaine.
24 janvier.
Conférence de presse d'Agnès Buzyn. 
Le risque d'importation de cas depuis Wuhan est modéré. Il est maintenant pratiquement nul puisque la ville est isolée.
3 heures plus tard.
Les premiers cas européens de contamination sont annoncés. Et ces 3 premiers malades sont en France.
Une semaine plus tard.
Réunion exceptionnelle à l'OMS.
1er février.
L'OMS déclenche une procédure rarissime, l'urgence sanitaire internationale. Le professeur Didier Houssin, Président du Comité d'urgence de l'OMS revient sur cette réunion :
Il n'y avait pas besoin d'être grand clerc pour se dire que ça risquait quand même de mal tourner.
Au même moment, Agnès Buzyn alerte Edouard Philippe sur l'impossibilité de maintenir les élections municipales :
On aurait dû tout arrêter. C'était une mascarade.
15 février.
Le premier décès hors d'Asie d'un patient atteint du COVID-19 a lieu... à Paris.
17 février.
Deux semaines après l'alerte internationale de l'OMS, Agnès Buzyn quitte son ministère pour se lancer dans la bataille des municipales à Paris:
Je pleurais parce que je savais que la vague du tsunami était devant nous.
21 février.
L'Italie ordonne le confinement de 11 villes au nord du pays.
26 février.
La France autorise 3000 suporters italiens à venir assister au match Lyon-Turin.
Au même moment, l'OMS avertit que plus aucun pays n'est à l'abri du virus, devenu ennemi public n°1, et parle d'une pandémie d'échelle mondiale.
25 février.
Sur RTL, Olivier Véran, nouveau Ministre de la Santé, affirme qu'il est hors de question d'annuler les événements collectifs (fashion week, matches...etc.) ou de fermer les universités :
Il n'y a aucun argument scientifique et médical aujourd'hui qui nous conduise à arrêter des événements collectifs de cette nature (genre le Salon de l'Agriculture).
4 mars.
Sibeth Ndiaye, Porte-Parole du Gouvernement, sur France Inter :
Comme l'épidémie malheureusement risque fortement d'arriver, on va pas fermer toutes les écoles de France. Comme quand il y a une épidémie de grippe en France, on ne ferme pas toutes les écoles de France.
5 mars.
L'OMS exhorte l'ensemble des pays à agir au plus vite.
10 mars.
L'OMS perd patience :
Nous sommes préoccupés par le fait que dans certains pays, le niveau d'engagement politique et les actions qui démontrent cet engagement ne correspondent pas au niveau de menace à laquelle nous sommes tous confrontés.
6 mars.
Convocation à l'Elysée de ce qui va devenir le Conseil Scientifique présidé par le Professeur Delfraissy.
7 mars.
Malgré les alertes des scientifiques, le lendemain, Emmanuel et Brigitte Macron se rendent au théâtre parce que tu comprends, il faut que les Français continuent de sortir malgré le virus.
11 mars.
L'OMS se dit
profondément préoccupée à la fois par la propagation et la gravité des cas, dont le niveau est alarmant, et par l'insuffisance des mesures qui l'est tout autant.
12 mars.
La France devient le 5ème pays le plus touché au monde.
Alors que 26 autres pays ont déjà fermé leurs écoles, les Ministres de la Santé et de l'Education visitent une école élémentaire. Olivier Véran rappelle que les enfants ne sont pas un public fragile et qu'il ne faut pas avoir peur d'envoyer ses enfants à l'école.
Le même jour.
Emmanuel Macron annonce la fermeture de toutes les écoles.
14 mars.
Edouard Philippe annonce la fermeture de tous les restaurants et bars.
15 mars.
Les élections municipales maintenues se déroulent dans des conditions lamentables.
16 mars.
Emmanuel Macron annonce le confinement.

La suite, on la connaît.

Une suite sans fin d'injonctions contradictoires et absurdes, contredites en quelques heures par les uns et les autres. Une mauvaise foi déplorable de nos responsables politiques.

Depuis, on est passés de "les masques ne servent à rien" à une urgence absolue d'en produire en quantité industrielle, doublée d'injonctions à se couvrir le visage avec tout ce qu'on peut. Autrement dit : démerdez-vous et faites preuve d'imagination. Un masque, même bricolé en mode DIY, c'est mieux que rien. Comme le dit si bien Seb:
Quand tu vois déja qu'il y a rupture de stock sur les lingettes sur tout le territoire, tu penses bien qu'on ne verra pas la couleur d'un masque avant des plombes. La partie est finie. On va gentiment se contaminer chacun à notre rythme en évitant les grands rassemblements. Ça ils ne peuvent pas le dire, mais on va y aller. A vrai dire, on y est.
On est passés de "les tests systématiques ne sont pas justifiés" à un appel massif pour en mettre au point autant que possible car il seront sans doute nécessaires au moment du déconfinement.

On est passés d'une attestation de sortie dérogatoire papier, puis numérique, puis seulement papier parce que celle qu'on vous a donnée au format PDF n'est pas valable, à une attestation numérique utilisable à partir de demain et qui générera un QR Code pour bien pouvoir vérifier qui sort, à quelle heure et pour faire quoi. Tu les vois arriver le tracking et les statistiques sur les bons et les mauvais élèves ?
Entre temps, comme on est dirigés par des bêta génies, l'attestation en mode bêta a fuité sur le web dans la nuit de vendredi à samedi. Des génies, on vous dit.

On a eu droit à un Préfet de Police en totale roue libre qui nous balance sur BFM que les gens aujourd'hui malades et en réanimation sont ceux qui n'ont pas respecté le confinement. Le mec a fait du dérapage non contrôlé sa spécialité. Il s'est excusé. Il est toujours en poste. Dont acte. On 'est déjà passé à autre chose. Jusqu'à sa prochaine outrance.

On assiste à des initiatives totalement déconnectées de la réalité pour préparer le jour d'après alors qu'on n'a même pas atteint le jour le pire. Des députés soit-disant de tous bords, mais clairement En Marche, lancent une plateforme pour un monde meilleur alors que depuis 3 ans, ils n'ont eu de cesse de saboter le monde actuel.
Le parti socialiste lance lui aussi sa plateforme pour préparer la France d'après. À ce rythme là, on aura bientôt autant de plateformes du jour d'après que de malades au jour présent.

Brigitte Macron a appelé Nabilla pour la remercier de son don aux hôpitaux.


Le bac, le brevet et tous les concours ont été annulés. Le Tour de France, Roland Garros, Wimbledon, les Jeux Olympiques... annulés ou reportés.

Le second tour des Municipales, reporté, puis reporté, puis... on ne sait pas.

Hier, j'ai papoté avec ma voisine par-dessus la haie. Elle est aide-soignante dans un EHPAD. Une petite structure gérée par une association dans une petite ville près de chez moi. La semaine dernière, ils ont enregistré 7 décès dont 4 en unité protégée.

J'ai signé la pétition des 600 médecins et fait un don à la toute jeune association Corona Victimes.

Je cuisine, je mange gras et sucré, je bois de l'alcool. On va toutes et tous finir, gras, gros, alcooliques, diabétiques, avec les cheveux longs et des cheveux blancs. Mais on sera contents. On sera déconfinés.

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7 commentaires

  1. « On va toutes et tous finir, gras, gros, alcooliques, diabétiques »

    Et vous nous balancez ça justement le jour où Nicolas nous annonce triomphalement qu'il a MAIGRI !

    Quant à moi, je n'ai pas pris un gramme ni bu une goutte. Alors, hein…

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    1. Oui bah c’est bon hein. Pas la peine de crâner non plus.

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  2. (zut mon billet s'est effacé tout seul - ou bien j'ai pas ôté mes moufles)
    J'ai failli mettre la même illustration à mon billet du jour (Si-bête) et puis j'ai dû éclaircir mon titre jeu de mots. Bref, tu as tout dit.
    Sans rapport avec la choucroute, j'apprends que ma soeur te lit, c'est cool :-)

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  3. J'en appelle à une solidarité généreuse et sans faille entre tous les prévisibles, pour lutter contre les ferments de désunion propagés par tous les Fredi Maque, inféodés au grand capital et valets de l'américano-sionisme !

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