Demain j'arrête

Demain j'arrête
2 jours sans bloguer.

Et je ne compte pas mon dernier billet sur les Questions de Genre puisqu'il a été rédigé il y a plusieurs jours et programmé pour avant-hier.

Entre temps, une connasse brave dame a défoncé l'arrière de ma bagnole. Celle-ci ayant 23 ans (pas la connasse brave dame, mais ma caisse), assurée au tiers et cotée 455 € à l'argus, le montant des réparations - selon un professionnel de la marque en qui j'ai toute confiance depuis le jour de ma naissance - s'élevant à 2500 € HT, sans compter la main d’œuvre ni le fait que la plupart des pièces ne sont plus disponibles, vous comprendrez que j'aie été un peu occupée ces dernières 48h.
Bref.
Alors comme j'étais stressée, j'ai un peu abusé de la nicotine.

Je sais, c'est mal: le tabac c'est tabou on en viendra tous à bout.

Je sais.

Pas besoin de me faire la morale.

Alors comme bon nombre de fumeurs, à chaque fois que mon paquet de blondes se prend une augmentation, je sors ma calculette et je me dis: Demain j'arrête.

Sauf que demain, c'est maintenant (et que j'ai présentement une clope à la main), c'est lundi 1er octobre, et que demain mon paquet va prendre environ 40 centimes. 

Et là j'essaie de comprendre.
On me dit depuis des années que l'augmentation du prix du tabac est censée entraîner une baisse de sa consommation.

Il paraît que ça marche. Un peu.

D'après un rapport de l'OMS, une augmentation de 10% du prix des clopes contribuerait à réduire de 4% les ventes. Pourtant, l'OMS ainsi que les associations de lutte contre le tabagisme précisent que "la mesure la plus efficace [serait] d'augmenter le prix du tabac en relevant les taxes". Or, le taux de taxation du tabac n'a pas été relevé depuis 2004.
J'arrête là ma démonstration car je risque de m'emmêler les pinceaux.

Ce que j'ai du mal à comprendre, c'est que j'ai l'impression que cette augmentation est avant tout "politiquement correcte".

Elle fait mal au portefeuille, c'est clair.
Elle va rapporter du fric à l’État, c'est évident.

Mais d'un côté on a l’État qui s'éreinte à vouloir nous faire arrêter de fumer et de l'autre, on a ce même État qui s'enrichit sur les ventes de clopes. Que se passerait-il alors si un jour on arrêtait vraiment tous-tes de fumer? L’État aurait gagné son pari de santé publique, mais il ne gagnerait plus de fric sur les clopes.

D'où ma question: l’État a-t-il vraiment intérêt à ce que nous arrêtions de fumer?

Ou n'a-t-il pas plutôt intérêt à continuer de procéder à des augmentations annuelles de quelques centimes, même si celles-ci n'ont que peu d'incidence sur le nombre de fumeurs?

Et pour couronner le tout, ce sont celles et ceux qui gagnent le moins et qui appartiennent aux catégories socioprofessionnelles les moins lucratives qui fument le plus (rapport de l'INVS). On sait, je ne vous apprend rien, que le stress entraîne une consommation élevée du tabac.

Du coup, moins on gagne de fric, plus on stresse, plus on fume et moins il nous reste de fric.

Je ne sais pas trop où je veux en venir avec cette démonstration sordide, je dis juste que nous ne sommes pas logés à la même enseigne (vous noterez au passage avec quelle dextérité j'enfonce une porte ouverte).

Et puis pour finir, je trouve très hypocrite les campagnes de prévention contre le tabagisme quand on les compare à celles contre l'alcoolisme. Et je me demande si un jour, nous verrons ça sur les bouteilles de vin, de bières et autres spiritueux qui font le bonheur de  nos soirées, de nos repas et des KdB:
abus d'alcool

Notez quand même que je n'y suis pas favorable. Car à moins de vivre sur Mars, ou d'être complètement déconnecté du monde réel, tout le monde sait que c'est mauvais pour la santé. Je ne crois pas que c'est en nous matraquant avec des images dégueulasses du corps humain ravagé par les méfaits de l'alcool ou du tabac que la consommation va ralentir et les dommages avec.

Je n'ai pas la solution pour inciter les gens à arrêter de fumer, ni pour lutter efficacement contre l'alcoolisme.

En même temps, ça se saurait si je l'avais, je ne serais pas là en train d'échanger mes humeurs du dimanche avec vous, je serais sans doute au gouvernement.

A moins, que toute cette affaire ne soit qu'une histoire de lobbies... Je vois le mal partout. 

Bon bah excusez-moi, je dois y aller, c'est l'heure de l'apéro.

Sinon, pour info juste comme ça au passage, mon paquet de clopes en 1995 coûtait 12,80 francs (soit 1,95€).

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31 commentaires

  1. Il faut juste qu'un gouvernement prenne ses responsabilités. Si le tabac est si mauvais pour la santé, on l'interdit purement et simplement. Mais que je suis couillon, ça fera moins de rentrées dans les caisses de l'État...

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  2. Oui et on se retrouverait avec des affaires de contrebande en mode "États-Unis de la prohibition"

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    1. Arrête d'arreter!

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    2. Il y a un moment où il savoir ce qu'on veut. Et la contrebande existe déjà depuis un bail en France.
      S'arrêter de fumer, c'est facile, il suffit de le vouloir.

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    3. oui, on l' a tous fait 10 fois

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    4. Ça a fonctionné pour moi. Oui, je sais, je ne suis pas une référence. :-)

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    5. Oui vous avez tous-tes raison. Sauf que l'objet de mon billet n'est pas vraiment porté sur mon envie d'arrêter ou pas, mais sur la stratégie de la soit-disant lutte contre le tabagisme de l’État.

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  3. ouf, j'ai cru que tu allais arrêter de bloguer...
    Moi aussi, je devrais arrêter : mais j'peux point...

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  4. demain j'attaque le 10ème mois sans clope
    ça commence à faire

    astuce 2-3 nicorettes 2mg sous la langue , (matin midi soir) , ça rend la chose plus supportable

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  5. et défense de martyriser le Pouilly Fuissé

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  6. Decidement c'est le week end des cartons. Meme choc Mais ma tamponeuse etait grave stressée. Peut être tentait Elle d'arreter la clope. En tout cas il faut que tu trouvé un copain qui voyage, la cartouche off-shore a le vent en poupe :.)

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  7. J'ai arrêté de fumer du jour au lendemain ou presque, après 10 ans de consommation intense et la naissance de mon 1er fils, si petit et si agité ... sans aucune autre explication que la clope ! ça calme.
    J'avais également, à l'occasion de mes pérégrinations pour mon beau-fils handicapé, rencontré un psy qui, dans sa jeunesse, avait écrit un bouquin que je ne trouve plus : "Passage au tabac" : il y expliquait la liaison entre la clop et nos moments d'émotion très perso : une joie, genre ça s'arrose, une bonne clop pour fêter ça ! ... ou bien une inquiétude ... ou une "pause" rien qu'à nous ...
    La clop serait une sorte de "doudou".
    Il disait que pour espérer s'arrêter, il fallait commencer par ne pas s'accorder la clop "doudou" ... mais fumer les autres qui sont liées au besoin impérieux de nicotine ...
    J'ai dû faire ça quelques temps. Et finalement, un jour, j'en ai eu marre, j'ai mis mon paquet de clops à la poubelle ... voilà, j'étais prête : les clops délier de mes moments "doudou", me fatiguaient physiquement. En arrêtant, j'ai ressenti un mieux être immédiat.
    Merci ce Monsieur, dont j'ai même oublié le nom et perdu le bouquin ...
    Bz
    PS L'augmentation du prix des clops sous prétexte de lutter contre le tabagisme, est l'expression d'une perversité d'Etat planétaire : une addiction, c'est une addiction : quel que soit le prix économique ou pour la santé, le dépendant consomme son produit !

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    1. Passage au tabac, de Jean Paulhac et Gérard Bahin : on le trouve d'occasion sur Amazon.fr (1 exemplaire), Priceminister.com (2 exemplaires), et sans doute ailleurs.

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    2. Merci à vous deux pour vos tuyaux. Je vous tiendrai au courant si j'arrête un jour... ou pas.

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  8. Quelle bonne idée de vouloir arrêter de fumer ! C'est une décision que j'ai prise il y a plusieurs mois maintenant et que je ne regrette pas. Je revis.

    Il faut attendre le bon moment, ne pas trop intellectualiser la démarche d'arrêt, et s'y tenir lorsqu'on a décidé d'arrêter de cloper. Attention aux ruses de l'esprit ! Les tentations sont nombreuses.

    Les cigarettes sont chères. Elles constituent un impôt que l'on peut facilement éviter. Le paquet est aux alentours de 6 € je pense. C'est beaucoup pour le simple plaisir de faire de la fumée, non ?

    Voilà. Je te souhaite bon courage et surtout beaucoup de volonté (car l'arrêt du tabac, ce n'est qu'une question de volonté). Le servrage physique dure environ 5 à 10 jours. Le "sevrage psychique" toute une vie.

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    1. Euh... Je n'ai pas encore décidé d'arrêter. Ça va venir je le sais. Je ne sais pas quand. Peut-être quand j'aurai un vrai job, ou quand je serais enceinte... On verra.

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  9. C'est une bonne idée, il faut être prêt dans sa tête donc ne pas ajouter du stress à un autre stress ... ça rend les choses un peu plus difficiles qu'il n'y paraît. Mais c'est possible.
    Quant à surtaxer les fumeurs, c'est d'une bêtise ce besoin de "punir".
    Très judéo-chrétien de culpabiliser les gens.
    Bon courage, essaie de ne pas fumer quand tu blogues, ce sera déjà ça de gagné !

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  10. Les ami-e-s, vous êtes tous-tes très attentionné-e-s et c'est gentil, mais je viens de relire mon billet et je me dis que nous ne sommes pas compris-e-s. il faut que j'arrête (c'est ce que tout fumeur se dit), mais ce n'est pas encore à l'ordre du jour!

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    1. alors disons-le clairement : OUI, c'est une affaire de lobbies !
      Et ce ne sont pas les seuls.

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  11. Frères et soeurs contribuables qui après nous clopez
    N'ayez les coeurs contre nous endurcis
    Car si pitié de nous, ex-pétuneurs ou ex-picoleurs, avez
    Dieu en aura plus tôt de vous merci.

    Mais si vous nous rejoignez,
    Récompense aurez.

    Parfum des fleurs et odeur de la terre mouillée n'ont pas leur pareil.

    Ah, au fait. J'ai compté. Un demi paquet par jour me coûterait deux mois de loyer par an.

    Bonne journée sans et à bientôt.

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  12. Réponses
    1. Pourquoi gggrrr ?
      C'était du fond du coeur.

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    2. Mais oui je sais! "Gggggrrr" parce que "Bonne journée SANS et à bientôt."
      p.s à tous-tes: je n'ai pas ENCORE prévu d'arrêter!!! lol

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    3. Moi, c'est fait. Tralala bisque bisque rage...

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    4. Je n'oserai pas

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  13. Les pauvres mangent gras, boivent sucré, et fument.
    Il était question, sous Sarko, d'une taxe sur les sodas.

    Je suis passée tout à l'heure devant un collège où quelques professeurs pétunaient , tapis sous l'auvent, juste à l'entrée. J'avais l'impression qu'on exposait des malfaiteurs, qu'on les désignait au public, à tous ceux qui passaient dans la rue. Ils me faisaient pitié.

    Le prix de l'absinthe dans les cafés n'empêchait pas les pauvres de boire autrefois. De boire, d'y laisser une part importante de leur salaire d'ouvrier et de tomber du toit sous les yeux de Nana alors qu'il n'y avait pas la sécu.
    On nous dit explicitement que fumer, c'est avouer qu'on n'a pas la volonté d'arrêter, qu'on a rien compris aux enjeux sanitaires, c'est être faible, malsain. C'est comme être gros: on exhibe son manque de contrôle sur soi, son côté primaire, bestial de baffreur. Le fumeur dépendant, le gros, ne sont pas aimés par la pub, par les media, par la société, quoi. Il faut taxer sans vergogne ces irresponsables qui fument et mangent l'argent du lait et des livres de leurs petits. Ils ne protesteront pas: c'est pour leur bien...
    C'est cynique.

    Information, persuasion, éducation, il n'y a que ça de vrai, même si c'est lent et difficile. Mais gageons que l'argent prélevé tombera dans d'autres caisses que celles de la prévention.

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