La mort douce? Je suis pour!

Notre ami Wikipédia nous dit:
"À l'origine, l'euthanasie (grec ancien: ευθανασία: ευ, "bonne", θανατη, "mort") désigne le fait d'avoir une mort douce, que cette mort soit naturelle ou provoquée.
Dans une acception plus contemporaine et plus restreinte, l'euthanasie est décrite comme une pratique (action ou omission) visant à provoquer -particulièrement par un médecin ou sous son contrôle - le décès d'un individu atteint d'une maladie incurable qui lui inflige des souffrances morales et/ou physiques intolérables. Sa pratique relevant à la fois des domaines philosophiques, éthiques et légaux, son contenu exact et son acceptation sont générateurs de puissantes controverses et débats d'idées."
Depuis plusieurs semaines, entre Vincent Lambert, le docteur Bonnemaison et le craquage linguistique de Bernard Kouchner, l'euthanasie, soit-disant sujet tabou, est revenu sur le devant de la scène médiatique.
 
L'euthanasie active et le suicide assisté sont interdits en France. Mais ce n'est pas le cas partout en Europe.


L'euthanasie passive, c'est le renoncement à l'acharnement thérapeutique (renoncement aux traitements médicamenteux, l'interruption de l'alimentation ou de l'hydratation artificielle ou l'administration d'opiacées ou de sédatifs à haute dose, pouvant plonger le malade dans le coma et provoquer la mort au bout de quelques jours).
L'euthanasie active suppose le geste d'un tiers qui administre à un malade une substance létale dans le but de provoquer la mort immédiatement.
Le suicide assisté, c'est quand un tiers fournit au malade une substance mortelle, que ce dernier s'administre lui-même.

En 2002, la loi Leonetti, mettait en place le "droit au laisser mourir" qui autorise un médecin, après avis collégial et autorisation des proches ou du patient, à appliquer un traitement anti-douleur «qui peut avoir pour effet secondaire d’abréger sa vie», mais non de provoquer la mort.

Les frontières entre ces différents moyens d'abréger les souffrances avec effet plus ou moins rapide qui entraîne la mort, sont minces, ambigües et l’interprétation de la loi prête souvent à confusion.

Aujourd'hui, le débat est donc relancé. Et il est légitime, quoi qu'en dise Christine Boutin qui pense qu'en défendant l'euthanasie, on est carrément sataniste. Nous sommes donc 89% de Français à être complètement cinglés. Peut-être même que nous sommes possédés et que nous devrions faire appel à un prêtre exorciste pour nous sortir ces idées morbides du crâne.


Moi aussi chère Christine, je crois dans la vie.
Mais si un jour, par malheur, je n'étais plus qu'un légume, en état végétatif et dont la seule trace de vie dans mon pauvre corps meurtri n'était qu'un simple filet de bave à la commissure des lèvres, et bien il se peut que j'aurais envie d'en finir.
Et j'aimerais avoir le choix vois-tu.
J'aimerais avoir le choix de mourir dans la dignité.
Plus qu'un choix, j'aimerais en avoir le droit.

Par ailleurs, puisqu'on sait que c'est la religion et les dogmes catholiques qui dictent la conduite et le mode de vie de Christine Boutin, libre à elle de penser autrement.

Défendre le droit à mourir dans la dignité, ce n'est pas rendre l'euthanasie obligatoire pour tous les mourants. C'est un peu comme, pendant le débat sur le mariage pour tous, quand certains réacs craignaient que celui-ci devienne la norme universelle qui signerait l'acte de mort de notre civilisation. Un raccourci débile.

Et de même que dans mon portefeuille, j'ai une carte qui dit que je suis donneuse d'organes, on devrait pouvoir avoir le même type de document qui permette à qui de droit de mettre un terme à nos souffrances si nous ne sommes plus qu'une coquille vide.


Enfin, j'espère que François Hollande aura le cran d'aborder la question comme il le promettait dans son 21ème engagement. J'espère que lui et son gouvernement sont prêts à affronter les obscurantistes moisis qui ont pignon sur rue et qui ne manqueront pas de s'organiser en syndicats ou en associations du genre "La vie pour tous" ou "ma vie avant tout"...


Bref. On n'en a pas fini avec les questions dites "sociétales", mais, après ce qu'on a traversé avec les débats sur le mariage pour tous, je me dis que ça peut difficilement être pire.

Lectures en plus:
Euthanasie active, passive, suicide assisté...Les mots du débat 

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39 commentaires

  1. Ce n'est pas à un président de décider de cette question .....
    Cela le dépasse largement ......
    Ce ne peut être qu'une décision collégiale ......

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    1. Ai-je dit le contraire?

      Encore heureux que ce n'est pas au Président de décider!

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    2. Ai-je dis que tu avais dis le contraire ? ......

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    3. Non mais alors je ne comprends pas ton commentaire.

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    4. Je pense que cette question dépasse largement le président , les législateurs , les philosophes , les religieux , les médecins , les moralistes ..... Je pense que cette question réduit les débats à rien du tout ..... Je pense que cette question dépasse le cadre des lois quel qu'elles soient et pourtant il faut légiférer sur cette question ......
      Je pense que cette question dépasse la raison raisonnante et raisonnable ......
      Je pense qu'il est impossible de ne pas légiférer , tout en sachant cependant qu'aucune loi ne peut en ce cas là résoudre quoi que ce soit .....
      La société sera toujours en échec ......
      Mourir est une transgression absolue de toutes les règles sociales ......
      Et c'est peut-être contre cette transgression absolue que la société s'acharne ......

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    5. Personnellement, ce n'est pas la mort qui m'effraie mais la fin de vie. Je refuse de devenir un légume impotent incapable de bouger 2 doigts sans souffrir.

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  2. " Plus qu'un choix, j'aimerais en avoir le droit ".
    Tout est dit je crois dans cette phrase. Bravo pour ton billet

    Un témoignage qui m’avait bouleversé à l'époque.
    http://radiblog.fr/leuthanasie-faudra-bien-un-jour-legiferer/

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    1. Merci de m'avoir donné le lien de ce billet.
      Nous sommes tout à fait d'accord.

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  3. Vous rêvez, la "mort douce" n'est douce que sur le papier de ceux qui l'ordonnent. La réalité d'un service de médecine est un peu différente.
    Bien sur Mamie 92 ans aux fraises demandera à partir "dans la dignité"; ce sera surtout pour ne plus déranger, et elle aura raison : elle dérange la vieille, elle dérange.

    Alors la dignité n'est ce pas...

    Eli

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    1. Je ne pense pas que ça soit simple non.
      Mais il n'y a pas que Mamie 92 ans qui soit concernée.

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    2. Non bien sur, mais soit on est dans l'exception - le tétraplégique etc - et il ne faut pas légiférer (on légifère sur le général et on délibère du particulier comme disait quelqu'un) soit on est dans le quotidien et le quotidien c'est la fin de vie.

      Ce qui se joue entre enfants et parents ce jour la... La règle nous protège avant de nous contraindre; la mort dans la "dignité, cela devrait vous alerter : comment refuser, choisir la déchéance ?

      Il y a trop à dire... Ce qu'est ou devrait être un médecin etc. Bonne chance avec ce fil !

      Eli

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    3. Je comprends bien. Je m'interroge beaucoup sur le sujet.
      Il me semble par exemple que le suicide assisté est une bonne alternative.
      J'essaie de m'imaginer impotente, immobile, légume, quel intérêt?

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  4. La mort ON (le grand ON) veut bien la donner ....
    La mort ON veut bien l'imposer .....
    Mais qu'elle s'impose à "nous" (le nous collectif) ....
    Alors ça ON ne le veut pas ! ....
    Cette mort qui s'impose et qui met en échec la TOUTE PUISSANCE humaine nous est insupportable ...... Alors fatalement l'euthanasie imaginée par notre société athée rejoint le religieux même si elle s'en défend avec obstination en rationnalisant , en débattant , en légiférant ......
    Et ce Dieu avec lequel ON croyait en avoir fini grâce à la raison , nous revient en pleine gueule à travers la mort qui se fout de nos pouvoirs dérisoires .......
    Et nos lois qui voudraient la cadrer échouent à en comprendre le sens ......
    Par nos lois sur la mort nous ne cherchons en fait qu'à protéger l'ordre social établi .

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  5. A travers l'agonie et la mort de chaque individu c'est l'idée de l'agonie et de la mort de toute l'humanité qui s'impose à nous malgrés nous ..... Et c'est l'échec du rationalisme à penser le monde dans sa totalité puisque l'agonie et la mort échappent à sa compréhension ...... Alors cette agonie et cette mort il nous faut à toute force les réduire , les cadrer pour en épuiser le sens , pour en effacer le côté absolument subversif ...... La pensée rationnelle ne veut pas s'avouer vaincue , mais pourtant elle est vaincue , vaincue par la nature , vaincue par le mystère , vaincue par un au delà d'elle même qu'elle s'efforce encore et toujours de nier ...... Alors ON sort notre Joker : ON veut se la jouer compassion . ON veut se la jouer émotion collective ....... Mais comment des civilisations , qui ont maintes fois prouvé leur mépris des vivants quel qu'ils soient , pourraient elles éprouver la moindre compassion sincère envers les agonisants et les mourants ? ...... Non ! .... En fait il s'agit bel et bien de sauver la face , de sauver l'ordre social établi en niant son incompétence à comprendre le monde ......

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  6. Je ne sais pas quel âge vous avez Eloooody, l'âge jouant un très grand rôle dans la perception de cette affaire. Je crois qu'avant disons la soixantaine la réalité de sa propre mort est impensable, et du coup on ne peut que parler de la mort des autres, qu'on est susceptible de leur "donner".
    Une mamie de 92 ans, "aux fraises", demandera ... ce qu'on veut bien lui donner parce qu'elle n'a pas le choix. C'est tout juste si on pense qu'elle est "concernée".
    Quand on vieillit, et qu'on voit poindre de tous côtés cette hostilité à la continuation de notre vie, on se sent de plus en plus coupable de vivre. Alors je me demande, si j'atteins 92 ans, si de ce fait je ne dirai pas "puisque c'est ce que vous voulez, c'est ce que je demande".
    Stéphane Hessel a écrit "Indignez-vous" à 93 ans ! Un tel désir encore vivant à cet âge n'existe que chez ceux que personne n'a poussé à disparaître.

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    1. Geneviève je me permets de vous répondre (à votre commentaire adressé à Elody) ..... Au contraire , le fait qu'ON (le grand ON) me pousse à disparaitre m'incitera encore plus à rester en vie simplement pour emmerder encore plus les zombi , les vampires , les fantômes de tous genre ...... En fait je ne suis pas d'accord avec ce que vous dîtes au sujet de l'âge et de la perception de la mort ..... Cela à titre personnel bien sûr , car autant que je me souvienne , je crois avoir pensé à la mort chaque jour de ma vie depuis ma plus lointaine enfance ...... Mais cela tient à ma personnalité évidement ...... Et je crois que dans ce domaine il n'y a que des expériences singulières ....... Alors bien sûr j'espére en une légalisation de l'euthanasie , mais cette loi devra à l'évidence tenir compte de toutes les expériences singulières ....... Voilà ! .... Tenir compte de toutes les expériences singulières .

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    2. Stéphanie,

      T'es too much.

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    3. Pardon Elody pour l'aparté,
      Stephanie, à la relecture le "on" que j'utilise englobe tous les autres, et je généralise à partir de ma propre perception, qui n'est plus celle que j'avais à 40 ans.

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    4. Geneviève, vous dites ""puisque c'est ce que vous voulez, c'est ce que je demande".

      Je ne crois pas que ça soit ça. Si la mamie de 92 ans (comme la mienne) est indépendante, en relative bonne santé et n'est pas en souffrance, elle n'a - à priori - aucune raison de penser que ce qu"'on veut", c'est qu'elle parte.

      En revanche, moralement, elle en a ras-le-bol. elle s'ennuie, tous ses amis partent les uns après les autres. Et pourtant mon grand-père est à ses côtés. Ils en ont ras-le-bol tous les deux, mais ce n'est pas pour ça qu'ils vont "demander l'euthanasie".

      Mais un jour, les deux nous ont dit: "quand je serai tout seul et que je serai coincé au fond d'un lit à ne plus pouvoir bouger. Quand je serai maintenu en vie, juste par principe, ne vous acharnez pas et ne laissez personne s'acharner".

      Ce que préconisent la loi Leonetti et l'engagement 21 de FH, c'est qu'à la demande de la personne concernée, l'euthanasie soit pratiquée.

      Mais si ces personnes ne sont plus en mesure de s'exprimer, qui doit prendre la décision? Ne serait-il pas possible - comme pour le don d'organes - de remplir une attestation ou un document spécifiant ce qu'on veut en fin de vie, en cas d'impotence généralisée?

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    5. C'est la question (votre dernier paragraphe). Concernant vos grands parents s'ils se sont solennellement et clairement exprimé, c'est une chose. Mais là où ça coince, en tout cas pour moi, c'est qu'on ignore ce que désirerait une personne qui ne peut s'exprimer. Et c'est là où personnellement je m'arrête : dans le doute, je ne la tue pas. Surtout quand on sait qu'il y a des tentatives de suicide qui sont des demandes d'amour.
      Avec les lois existantes, les médecins peuvent déjà achever la vie sans consultation, et certains "en profitent". Avec une extension de la permission il y aura plus de dérives. C'est juste mon avis. L'attestation est une bonne idée, si elle est réajustable (mais qd on voit la culpabilité qu'on fait peser autour du dons d'organe..) parce que ce qu'on lance en l'air dans la conversation ne reflète souvent que notre désir d'être accepté dans l'instant par la personne à qui on s'adresse. Ce n'est toujours que mon avis, et dans l'instant présent.
      Déjà rien que de l'écrire nous oblige à préciser. En tout cas je salue votre courage, de prendre position.

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    6. Il y aura forcément du cas par cas. Par exemple, pas question de juger des parents qui n'en peuvent plus de voir leur enfant végéter depuis 1, 2 ou 3 ans et ne plus réagir à rien, s'ils décident d'y mettre un terme.
      Si les médecins sont catégoriques sur le côté incurable de la maladie, si tout le monde est d'accord pour admettre que le malade / souffrant / mourant restera ainsi jusqu'à ce que mort s'ensuive et que seule une dégradation arrivera, et bien je comprendrais que les parents veuillent abréger les souffrances de leur enfant.

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  7. Bonjour Elody,

    Tu noteras que la proposition 21 de Hollande était et reste très restrictive:

    - Il faut être majeur (tant pis pour les mineurs)
    - Etre en phase avancée ou terminale d'une maladie incurable
    - Il faut que cette maladie provoque des souffrances psychique et physiques insupportables qui ne peuvent être apaisées
    - Il faut que le malade lui-même puisse demander l'euthanasie

    Voilà pour les conditions de fond, qui sont celle de la loi Leonetti en réalité.

    A cela s'ajoute des conditions de forme portant sur la demande d'euthanasie et que la proposition 21 ne décrit pas, mais qui doivent être "précises et strictes", ce que la loi Leonetti fixe déjà dans le détail.

    Une fois que toutes ces conditions sont remplies, le malade est éligible à quoi? Il est éligible au bénéfice d'une assistance médicalisée (donc avec un médecin dans la boucle) pour "terminer sa vie dans la dignité", ce qui est assez vague et ne postule en rien le fameux cocktail lithique: "terminer sa vie dans la dignité", ça peut vouloir dire aussi bien "arrêt des soins" que "administration d'une substance létale". C'est polysémique.

    Si tu fais la sommes de toutes ces conditions et de ce à quoi elles donnent accès, en fait, tu te rends compte que c'est déjà permis par la loi Leonetti, qui autorise l'arrêt des soins et l'administration de substances qui, en soulageant le patient, peuvent provoquer son décès (en effet secondaire assumé, selon le principe du double effet de St Thomas d'Aquin).

    L'habileté de la proposition 21 était de faire croire qu'elle constituait une avancée vers l'euthanasie active, alors que d'un strict point de vue sémantique, elle se borne à décrire ce qui existe déjà, tout en laissant espérer au lecteur progressiste que la partie de phrase "terminer sa vie dans la dignité" correspond à "administration d'une substance létale".

    Mais ça, c'est une interprétation que le lecteur progressiste rajoute à la phrase. Dans l'esprit du président Hollande et de ses conseillers, il n'est pas question d'aller tellement plus loin que ce qui existe déjà.

    En réalité, le candidat Hollande avait profité en 2012 de l'ignorance des Français sur la loi Leonetti: peu savent et ont compris que cette proposition 21 est un copier/coller des grands principes de la loi de 2002, qui avait donc 10 ans au moment de la proposition de campagne du candidat.

    Mais, habile et jésuite, comme à son habitude, il a conçu une proposition vague ("terminer sa vie dans la dignité) qui inclut également l'autre aspect de l'euthanasie et ouvre formellement le champ des possibles, sans rien promettre.

    Hollande candidat suggérait que Hollande président allait faire quelque chose. Quoi? On sait pas.

    Sauf que, comme à son habitude, Hollande s'est empressé de ne surtout... rien décider. De fait, c'est bien l'actualité qui remet le sujet sur la table. C'est pas lui.

    Tu peux toujours espérer qu'il aura le cran de faire avancer le sujet, mais à mon humble avis, c'est pas l'homme de la situation. Le progrès, s'il y en a un, ne viendra pas de lui.

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    1. Ouaih ! Tchok ..... Je suis d'accord avec toi ..... Et je pense que François Deux se prend pour Dieu le Père à vouloir nous faire croire qu'il puisse avoir une quelconque autorité sur ce sujet ..... Et d'ailleurs je dénie à une quelconque autorité d'avoir ce droit .... Que ce soit le pape , le grand Moufti , le grand Rabin , le grand Jésuite en chef , le médecin en chef , le Dalaî Lama , ou n'importe quel gugus ..... Ma mort m'appartient ...... Alors , leur bonté , leur comissération , leur compassion , je m'en tappe ........

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    2. "Ma mort m'appartient".

      Précisément! C'est pourquoi je me demande s'il ne serait pas possible de faire connaître nos volontés personnelles et individuelles avant que la question ne se pose et que la décision ne puisse être prise sous prétexte qu'on ne sera pas exprimé quand on le pouvait encore.

      Tschok: c'est vrai, tu as raison. La loi Leonetti et l'engagement 21 sont les mêmes. Mais quand on voit les polémiques autour de l'interprétation de la dite loi, je me dis qu'il y a sans doute des points à préciser clairement et des dispositifs plus évidents à mettre en place.

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    3. Elody,

      La loi Leonetti prévoit déjà un dispositif de volonté anticipée. Comme les dons d'organes : l'équipe médicale peut se référer à un tiers de confiance, en l'absence de volonté clairement exprimée.

      Là dessus, il n'y a pas grand chose à rajouter sur ce qui existe déjà.

      Le point de rupture n'est pas là: il est dans l'anticipation volontaire et personnelle de la mort par une personne qui n'est pas en danger de mort imminente, mais qui est condamnée à court terme, en fonction de l'état de la médecine et de ce qu'il laisse raisonnablement entrevoir (Madame, vous en avec pour trois mois, dit ton médecin).

      C'est un premier point de rupture, très important par rapport à ce qui existe: le droit de se ménager sa sortie. Ca, ça n'existe pas aujourd'hui en France. Si tu as un proche qui se sait condamné et qui veut mourir avant d'être une épave, tu dois faire le job hors la loi française, parce que les Français sont des vieux cons réacs et paresseux, c'est à dire que tu vas en Belgique ou ailleurs organiser la mort de ton proche.

      Tu fais comme la GPA ou la PMA pour les lesbiennes.

      Le deuxième point de rupture c'est l'état végétatif. L'affaire Lambert, quoi. La loi Leonetti dit que dalle sur le sujet: personne n'a prévu que le mourant serait injoignable ET que les proches seraient simultanément en état de dissension.

      Leonetti est un catho: son univers mental, c'est la communion dans la douleur, façon requiem: la chanson "La mama" d'Aznavour, avec le défilé des proches au lit de la mère qui agonise, est le schéma de base. Il n'a pas intégré l’éventualité qu'on perdrait le contact avec le mourant et qu'il y aurait simultanément des dissensions dans la famille.

      La Mama, c'est ce genre de trucs à la con que le mental français a voulu refaire. Trucs de vieux cons dépassés. par la vie moderne.

      Le progrès et ce qui colle à la réalité sont ailleurs, sachant que la loi Leonetti nous permet tout de même de mourir correctement dans plus de 80% des cas. Faut aussi être conscient de quoi on parle: on parle des morts qui n'entrent pas dans le schéma.

      L'avantage de vivre dans une société de vieux cons, c'est qu'ils élaborent des schémas qui collent à 80% des cas.

      Mais les outsiders n'y sont pas. Direction la Belgique, donc. Ou la Suisse; Bref, des pays de gens évolués qui sont capables de prendre en compte ce qui sort des 80% de normalité imposés par la République avec la bénédiction de notre sainte mère l'Eglise.

      Le défi, c'est de savoir si en France on est capable ou pas de prendre en charge cette part de différence par rapport à la norme.

      Pour l'instant, c'est niet.

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    4. Je me suis donc très mal exprimée parce que c'est aussi de ce dont je voulais parler quand tu dis:
      "Le point de rupture n'est pas là: il est dans l'anticipation volontaire et personnelle de la mort par une personne qui n'est pas en danger de mort imminente, mais qui est condamnée à court terme, en fonction de l'état de la médecine et de ce qu'il laisse raisonnablement entrevoir (Madame, vous en avec pour trois mois, dit ton médecin)."

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    5. Le cocktail lithique est à base de cailloux ; pour trépasser à la coule, mieux vaut le cocktail lytique.

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  8. Oui Stéphanie, je comprends bien, d'ailleurs, je pense pareil. Et on est vraiment très nombreux à le penser, en plus. Au seuil de la mort, l'autorité du chef, on s'en balance.

    On peut même élargir ça aux créances en cours: est-ce que, au moment de mon dernier soupir, je me demanderai si j'ai bien payé ma facture EDF ou ma contravention de X euros pour avoir garé ma mob là où il le faut pas?

    Je crois que j'en aurai rien à foutre.

    Mais là, on ne parle pas de ça: on ne parle pas de la mort de soi, on parle de la mort des autres. Comme dit Geneviève, on peut généraliser, à partir de sa propre perception de sa propre mort, en fonction de son âge propre et de sa propre expérience, ce qui est humain, à la base. C'est intelligent de généraliser. C'est pas le plus intelligent, mais bon, on le fait et pi vala.

    Généraliser, soit, mais on ne parle pas de ça.

    On parle de la mort de ton père, de ta mère, de tes grands parents ou arrières grands parents, de ton frère, de ta sœur, de ton cousin, de ton neveu, de ton collègue, de ton voisin, de ton jules, de ton fils ou de ta fille, ou celle du premier venu. Et même de celle de ton chien. On parle même de la mort des vaches et des poules.

    On parle de ce versant de la mort qui est socialisé parce qu'on y assiste et qu'on y survit et qu'il fait partie de notre vie à tous, parce qu'il est partagé entre vifs et qu'il fait souvenirs, récits, nostalgie, tristesse, douleur de la séparation, manque, révolte et pour finir, oubli.

    Ton coming out sur "je suis maître de mon existence, donc de ma mort" c'est ok, je te suis à 100%, mais là, tu milites pour ta pomme. Tu verras bien quand ça se passeras comment ça se passeras.

    Ce dont on parle, c'est prendre un flingue et faire ce qu'il y a à faire: appuyer le tube du canon contre un organe vital et presser la détente. Cette façon d'en finir est assez sanglante, donc on se demande comment faire les choses plus proprement, dans le respect confus de ce qu'on appelle la dignité.

    Mettons que je sois un gauchiste féministe ou libertarien, ou un bobo parisien qui vote Méluche et que chois révolté contre la financiarisation du monde, très jaloux de ma mort, tu vois ce que je veux dire? Ok, je fais mon petit numéro "ma mort m'appartient et fuck le pape". Eternel rebelle jusqu'au bout des ongles. Idéal pour draguer des gonzesses babacool à guitare et joli petit cul bien rebondi.

    Ce numéro là, on peut se le faire et, franchement il me plait parce que tu peux vraiment draguer des jolis petits culs. Et c'est égalitaire: une femme peut aussi se la jouer, façon ténébreuse et métaphysique, ça marche aussi sur les mecs.

    Sauf que... on parle de la mort des tiens, des miens, des nôtres. C'est leur spectacle qu'il faut mettre en scène, leur volonté qu'il faut suivre ou ne pas suivre, leurs valeurs qu'il faut respecter ou violer, leur mémoire qu'il faut garder ou maudire, leurs souvenirs qu'il faut conserver ou détruire, leur dépouille qu'il faut bien traiter ou maltraiter.

    D'une certaine façon, on n'est pas concerné, parce que nous, on est vif.

    Mais, justement, eux aussi: on parle de ce moment où les morts ne le sont pas encore, ce moment où ils passent de vie à trépas. Alors, à ce stade, ils sont encore là et ils sont pris dans un cercle où la bonne attitude à avoir ne consiste pas forcément à militer pour les 35 heures ou l'égalité des sexes ou l'imposition à 75% de la tranche de revenus supérieure à 1 million d'euros.

    Il y a un moment où même le gauchiste doit se poser un peu et pas trop faire chier avec ses lubies, tu crois pas?

    Ou bien alors ou l'est, au contraire, mais de quelle façon?

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    1. JE SUIS D'ACCORD avec tout ça.

      Mais ma question est: si c'est la volonté du mourant?

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    2. Ben tu as deux problèmes là dedans:

      - Qu'est ce que c'est qu'un mourant? Cf le com laho: ton médecin ou le mien nous annonce qu'on a trois mois à tirer, mais pourtant, ni toi ni moi on sent rien: le truc qui nous tue est pas encore là: on est mourant ou pas, au sens de la loi? Comme le type qui tombe d'une tour et qui dit "pour l'instant, ça va".

      Je te dirais que si la médecine me propose une rallonge, mettons six mois de plus, je cracherais pas dans la soupe, j'crois.

      Alors, dans la stratégie thérapeutique, le cocktail lithique, je sais pas trop où le caser. Vers la toute fin, je suppose. C'était l'enjeu des derniers épisodes de la dernières saison du Dr House, si j'ai bien compris. M'enfin, l'agenda est compliqué: mettre du poison dans une chimio, c'est très, très, très compliqué, parce qu'une chimio c'est un empoisonnement programmé, donc s'il faut rajouter du poison en plus, on sait plus faire sereinement.

      - L'autre truc, c'est la volonté du mourant: t'es sûre qu'un mourant a UNE volonté? En pratique, il en a plusieurs, parce que le mourant passe par des phases, et en plus, il n'est même pas seul: affaire Lambert. La famille est une réalité sociale.

      Donc, mourir devient un sport d'équipe.

      Rien que ça, ça m'épuise.

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    3. Oui ! on peut souhaiter que chacun se fasse un petit papier avec ses souhaits et tout ça ....
      Mais ça n'arrivera pas ..... Pleins de gens n'auront pas le petit testament anté mortem sur eux ..... Alors on fait des lois sur l'euthanasie et c'est bien ..... Mais ! Tchok ..... en fait il n'y a pas de réponse ...... Les vivants seront toujours Là ! avec leur questions parce qu'on ne connait la mort que par la mort des autres ...... Alors oui ! on la met en scéne pour les vivants ...... Mais en fait ça ne marche pas cette mise en scéne ...... Tout est mis en échec et cela aussi c'est important cette mise en échec ....... Et fatalement la société qui se croyait affranchie du religieux , le voit revenir en force à travers cette compassion colléctive qu'elle souhaite mettre en scéne ...... Et de toutes façons il n'y a toujours pas de réponse ....... Voila ce que j'en pense au bout du bout ...... Et la réponse n'appartient qu'à celui qui est en train de vivre sa mort ..... et cette réponse dépasse tous les vivants et ils peuvent croire l'imaginer , la mettre en scéne ..... Mais en fait la réponse est au delà .....
      Donc ? ...... Donc les agonisants font avec leurs inexprimables souffrances , inconnaissables , inaccessibles , incompréhensibles ..... Les agonisants sont seuls avec leurs souffrances , qu'on le veuille ou non ....... Il n'y a aucune réponse accessible aux vivants de la souffrance des agonisants ....... ON la rêve , on la fantasme , on n'y peut rien ..... ON peut simplement se faire croire qu'on y peut quelque chose , mais on ne le fait que pour nous qui sommes encore vivants ..... Pour nous rendre cela tolérable ......
      Donc , vivent les lubies des agonisants car elles viennent de l'eau de Là ! .......
      Le langage n'y a plus cours ...... Place aux rêves qui déferlent en raz de marais jusqu'aux survivants ......

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    4. Oui, si tu veux. On peut se la jouer comme ça.

      T'es trop romantique.

      Les lois sur la fin de vie, puisqu'il va falloir qu'on s'en supporte plusieurs vu qu'on est gouverné par des intellos de gauche dépressifs et suicidaires, n'ont malgré tout par pour objet de répondre à la question: "qu'est ce qu'il y a après?". Vu que ça, c'est la religion qui le dit, et ça leur fait un deuxième trou du cul à nos curés de gauche (nos profs et nos technos).

      Prends le truc plus simplement.

      Tu vas crever, moi aussi, nous tous.

      Contrairement à ce que tu dis, on peut exprimer plein de choses dans le domaine de la souffrance au moment de la mort.

      Tout ce qu'on a refusé du temps de ton vivant.

      Ni les cathos ni les technio-profs de gauche de mes deux n'y peuvent rien. Ca les fait bien tous chier.

      Mais ce que je te dis, c'est des conneries de jeunes boutonneux.

      Essaye un truc: mesure ton droit de faire ce que tu veux de ton corps dans la société d'aujourd'hui, mais après ta mort, ou celle d'un autre.

      - Je veux que le corps de mon fils soit conservé dans un frigo jusqu'au moment où on trouvera le remède à la maladie dont il est mort, pour le faire renaitre.

      Permis ou pas permis?

      - Je veux que le corps de ma mère ou de mon père soit suspendu à un portique où les animaux pourront se nourrir, sans être enterré ni être enfermé dans une petite boîte stérile ni dans un four brûlant.

      Permis ou pas permis?

      - Plus modestement, je veux que mon propre corps soit enterré dans le jardin de ma maison, aux côté du chat de mes enfants quand ils avaient 10 ans, et de mon vieux chien, à l'ombre d'un vieil orme, avec pour tout linceul un vieux drap de lin blanc.

      Permis ou pas permis?

      Me fais pas chier avec tes trucs romantiques et regarde ce qui est permis ou pas par la loi. Regarde ce que va devenir ta dépouille.

      Mais là, on est HS par rapport au sujet de départ qui est: comment on meurt et comment on prend soin des nôtres.

      Ou bien on est HS en amont: tu me parles de trucs mystiques, genre religion, gaya trucs de ce genre.

      La mort laïque, c'est un truc particulier: ni la religion, ni l'enterrement. C'est l'agonie, mais en plus bref, sans la souffrance, sus sédation. C'est difficile à caser dans mon agenda.

      Ca met tout le monde mal à l'aise.

      C'est con, hein? On doit tous y passer, en plus. C'est le plus petit sujet dont on se préoccupe le moins. Tu sais que si tu fous une plie LR6 à la poubelle, c'est une contravention? Ca pollue. Et il y a des conventions internationales sur le sujet. Si.

      Tu sais que ta poubelle a une puce GPS, si bien qu'on peut repérer dans le camion à ordures la positions précise de ta poubelle à toi? Si tu mets dans ta poubelle un truc interdit par la loi, genre une ampoule pleine de mercure, on peut te repérer et te faire payer?

      Et ton corps, t'as le droit d'en faire quoi? Je me suis promis de brûler le corps de ma mère, par exemple, mais je sais que c'est interdit. Je te parle pas d'un incinérateur à ordure où on brûle le corps des gens pour ce ça prenne moins de place en centre ville et où, à la fin un type en costard de merde couleur grisaille te refile une urne pour mettre sur ta cheminée, à côté des tes photos de vacances. Je te parle d'autre chose. C'est sa dernière volonté. Il va falloir que je brave la loi.

      T'es cap ou pas cap?

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    5. Tchok , c'est pas très clair ton commentaire là .......Cap ou pas cap de quoi au juste ? .....
      De manger le corps de ma mère en méchoui comme cela se faisait je ne sais plus où .... Ainsi le défunt survivait en toi .... T'es cap ou pas cap ? ..... Euh ! ... Non ! Je suis végétalienne ...... Bon , des traditions funéraires il y en a plein de très diverses de par le monde ...... Personnellement je sais comment je voudrais mourir , mais c'est trop "Gaïa" pour que je t'explique ...... Et puis c'est comme l'amour , je n'en parle pas avec n'importe qui ....... Bon , en même temps je n'ai pas de photos de vacances ...... Et puis je ne jette jamais mes piles à la poubelle .... Gaïa oblige ..... Et puis j'assume mon romantisme à sang pour sang ..... C'est mon luxe ......

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    6. J'admets que la mort est un sujet compliqué et que j'ai jeté les trucs un peu dans le désordre. D'un autre côté, j'aurais fait un plan de dissertation thèse-antithèse-synthèse, ça aurait rien changé.

      Des rites funéraires, il n'y en a pas tant que ça et plus on avance, moins il y en a: ça se standardise, avec des normes d'hygiène et de pollution et des principes moraux, religieux à appliquer dans un mode urbanisé où la question de la place que prennent les cadavres devient sensible.

      Mais l'une des choses que je voulais dire, c'était que les rites funéraires se vident de sens et que c'est l'agonie (au sens large) qui prend de plus en plus de place, sans pour autant trouver un sens singulier et personnel.

      Aujourd’hui, la plupart des gens meurent en hôpitaux et en état de sédation. L'agonie est une étape de la vie qui se traite selon un protocole standard, avec prise en charge de la dépouille, mise en boîte puis élimination d'une façon ou d'une autre.

      Là où les débats sur la fin de vie rajoutent du sens personnel à l'agonie et ses suites, c'est qu'ils recadrent la mort dans une situation concrète, ce qui nous fait comprendre que notre mort est déjà normée, ce qui n'était pas prévu et n'est pas compatible avec les principes d'individualisme qui guident notre vie.

      T'as beau me dire que la mort c'est comme l'amour et c'est trop Gaïa pour que tu me l'expliques - donc tu en fait quelque chose de très personnel - ce n'est pas comme ça qui tu vas mourir, selon toutes probabilités.

      C'est donc le moment de comprendre qu'on a finalement beaucoup moins de liberté qu'on ne le croyait, parce que le processus a été segmenté: il y a l'avant mort, qui confronte le patient à la médecine et à la possibilité de l'acharnement thérapeutique, puis l'agonie, avec son régime juridique propre, et enfin le traitement de la dépouille.

      Cette segmentation est tout à fait naturelle, mais à force d'appliquer à chaque compartiment des régimes juridiques distincts, et de plus en plus complexes, on perd l'unité de l'ensemble.

      Voilà ce que je voulais dire, de façon moins confuse que le com précédent, du moins j'espère.

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    7. Ouaih ! Je suis assez d'accord avec toi Tchok ..... Sauf quand tu parles de moi et de ma vie ..... beacause (ou bique ose?) t'en sais rien de ma vie .....

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  9. Bonsoir Elody,
    Je vois que la question de la façon dont tu vas mourir te tarabuste énormément puisque tu en viens à vouloir porter sur toi une carte avec tes volontés concernant ta mort. Le problème est que l'on n'a pas forcément la même perception de la mort lorsque l'on en est proche. J'ai beaucoup discuté avec une infirmière en soins palliatifs d'un grand hôpital marseillais. Elle me disait que dans son service, il lui arrivait régulièrement d'avoir des demandes d'en finir au plus vite de la part de malades qui venaient d'arriver mais que le plus souvent, au fur et à mesure que leur souffrance était soulagée, qu'ils étaient pris en charge également affectivement et psychologiquement, ces demandes avaient tendance à disparaître d'elles-même, et c'est souvent durant ces temps que se passaient des moments exceptionnels, comme des réconciliations ou des retrouvailles.
    J'aimerais aussi dire un mot sur le cas de Vincent Lambert. Son médecin du CHU de Reims soutenu par une partie de la famille souhaite tout débrancher, ce qui signifie le faire mourir par déshydratation, ce qui est tout sauf une mort douce (même si on affirme que l'on peut soulager ce type de souffrance). Pourquoi ont-ils refusé de transférer Vincent dans un centre spécialisé à Paris, du genre de l'hôpital de Garches où la prise en charge aurait été infiniment meilleure ? J'avoue que je n'arrive pas à accepter que l'on se prononce sur la vie d'autrui de cette façon.
    Ce sont des réflexions en vrac, mais moi aussi ce sujet me tracasse, même si j'ai un point de vue sur la fin de vie qui visiblement diffère du tien.
    Amicalement

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    1. Je n'ai évidemment pas de solution miracle ni de réponse à tout. Nous sommes évidemment d'accord sur le caractère exceptionnel et mûrement réfléchi d'une telle décision. Concernant les personnes que tu évoques, qui souhaitent d'abord en finir puis qui renoncent, je le comprends tout à fait.
      Il va de soi, mais c'est vrai que je ne l'ai pas précisé, qu'il n'est pas question pour moi de prendre ce genre de décision du jour au lendemain. Mais il est clair que si mon état empire pendant, disons 1 an, jusqu'à devenir un légume, alors mon avis reste le même: autant en finir.
      Enfin, "Le problème est que l'on n'a pas forcément la même perception de la mort lorsque l'on en est proche" => c'est tout à fait vrai.

      Mais j'ai envie de te dire qu'entre le moment où on rédige son testament et ses dernières volontés et le moment où on trépasse, beaucoup de choses peuvent changer aussi.

      Idem pour le don d'organes.

      Sauf que, comme la loi nous oblige à respecter le testament et les dernières volontés de quelqu'un, si chacun faisait connaître sa volonté en matière d'euthanasie, les tiers n'auraient rien à dire.

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  10. Un jour viendra où la mort douce deviendra un marché à conquérir pour des industriels de la sédation et de l'agonie ...... L'euthanasie deviendra un commerce parce qu'il y aura de la demande , alors il y aura de l'offre ...... Les riches s'offriront une mort douce sur mesure ...... Et les plus pauvres continueront à mourir de froid en hiver dans la rue sous des cartons ........ Partout où il peut faire du fric le capitalisme fait du fric ..... et il y aura du fric à faire avec le marché de la mort douce .......
    Tout s'achète et tout se vend ......ON va vendre les ventres des femmes pauvres mais fécondes pour porter les enfants de femmes riches mais stériles ...... ON vendra aussi aux riches de la mort douce ........ Le Vatican a bien fait commerce des indulgences en son temps et les riches pouvaient s'offrir leur billet pour le Paradis ...... La société n'a que faire de la compassion si cela ne lui rapporte pas du pognon ...... La mort c'est un business comme un autre au fond .......

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    1. "Un jour viendra où la mort douce deviendra un marché à conquérir pour des industriels de la sédation et de l'agonie"

      On a dit ça pour le goût aussi.

      Faut arrêter de bouffer pour penser. Parce que sinon, tout devient bouffe.

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