Fillon, c'est la Sarkozie sans Nicolas Sarkozy

Drôle de soirée hier.
Passée la joie de voir Nicolas Sarkozy se prendre une deuxième veste 4 ans après sa défaite aux Présidentielles, un arrière-goût de Sarkozie tenace m'est resté en travers de la gorge:
François Fillon.
Premier ministre pendant 5 ans sous celui qu'il vient d'éliminer avec 44% des voix aux "Primaires de la Droite et du Centre" (dont on cherche toujours le centre cela dit en passant).
Premier ministre servile et docile pendant 5 ans.
Bras armé de la Sarkozie dure et réac, conservatrice et catholique. 
Un bon vieux gaulois comme les aime tant Nicolas Sarkozy.

François Fillon.
Et non pas "Fion" comme s'est plu à le prononcer hier soir Ruth Elkrief. 
Voter Fillon, c'est l'assurance d'un retour aux racines catholiques de la France. Ces bonnes vieilles racines qui nous ancrent dans la pérennité de l'immobilisme d'un autre siècle.

Fillon, c'est la sécurité.
La sécurité, mais sans les flics puisqu'il est aussi comptable que Nicolas Sarkozy de la suppression de 13 000 postes dans nos forces de l'ordre. Mais c'est un détail de l'histoire.

Fillon, c'est la famille.
Mais avec un papa et une maman, car on ne ment pas aux enfants comme se plaisent à le scander ses amis de la Manif pour Tous et de Sens Commun. Il fermera l'adoption et interdira la PMA aux couples homosexuels.
C'est le rétablissement des allocations familiales universelles pour tous, tout le temps, même pour ceux qui n'en ont pas besoin pour assurer loisirs, vacances, nourriture et confort à leurs enfants.

Fillon, c'est bosser jusqu'à 65 ans minimum.

Fillon, c'est la démocratie avec la mise en place d'un référendum pour entériner la fin des régimes spéciaux.

Fillon, c'est 39h de travail hebdomadaires payées 35, pour tout le monde, tout le temps. Exception faite du secteur privé ou ce sera freestyle. C'est aussi la mise en place d'un "contrat de travail unique à droits progressifs", pour que la protection des salariés soit alignée sur leur ancienneté. Étant donné qu'aujourd'hui, l'ancienneté se résume à 5 ou 10 ans grand max dans la même boîte, on est assuré de... Bah de rien en fait.

Fillon, c'est la liberté patronale. On pourra être licencié pour motif de "réorganisation". 

Fillon, c'est une lutte acharnée contre le "cancer de l'assistanat", si cher à Laurent Wauquiez, bras droit de Nicolas Sarkozy (tu la vois la boucle qui en train de se boucler?).

Fillon, c'est la sécurité fiscale des riches avec la suppression de l'ISF.

Fillon, c'est 500 000 fonctionnaires en moins. Ceux qui restent bosseront davantage.
L'histoire ne dit pas où il tapera en premier... Justice? Education nationale? Santé? Sécurité?

Fillon, c'est la France aux Français. Même combat que Marine Le Pen, la fermeture des frontières en moins.

Fillon, c'est le retour de l'uniforme et des maisons de correction. C'est moins d'enseignants, mais tous pluridisciplinaire. Mais l'histoire ne dit pas où et comment il les recrute et les forme. C'est encore plus d'autonomie pour les universités qui choisiront en toute indépendance les critères d'admission en master.

Bref.

Fillon, c'est la Sarkozie sans Nicolas Sarkozy.
Autrement dit: sa substantifique moelle...
 
Welcome back en 2012.

Vous aimerez aussi

20 commentaires

  1. Soulagée d'avoir vu Nicolas Sarkozy éliminé, ça nous évitera les gesticulations et les dérapages verbaux. Pour le reste F. Fillon c'est effectivement un politique d'une droite très conservatrice. Ceci dit, A. Juppe est il vraiment plus progressiste ? Guère malgré ses airs débonnaires

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Progressiste, c'est un grand mot.
      Disons qu'il est un tout petit peu moins à droite que Fillon.

      Supprimer
  2. Fillon c'est pas 39 heures c'est 48
    Fillon c'est la sécu pour les grands malades et l'assurance privée pour les autres riques
    Fillon c'est un cardinal (ou un clone) au poste de premier ministre

    RépondreSupprimer
  3. L'électorat de droite s'est choisi un champion bien à droite, bien conservateur. Reste plus à l'électorat de gauche de se choisir un champion bien à gauche. Sur ce créneau Mélenchon est pour l'instant en pôle position.

    RépondreSupprimer
  4. Il ne vous reste plus qu'à tous aller massivement voter pour Juppé dimanche… et à vous retrouver cocus comme en 2002.

    RépondreSupprimer
  5. petit aperçu des délires fillonnesques em matière de santé

    Pour notre système de santé, ça changerait quoi ? Voici notamment ce qu'il propose dans son programme :
    - Le développement de l'hospitalisation à domicile et des soins en ambulatoire.
    - La création de nouvelles maisons médicales.
    - La suppression de la généralisation du tiers payant.
    - L’introduction d'une franchise médicale universelle en fonction des revenus en remplacement du ticket modérateur et de la franchise à 1 euro.
    - Des changements dans les remboursements : l'Assurance maladie continuera de rembourser les affections graves et de longue durée. Des assurances santé privées prendront le reste à charge. Le remboursement de la consultation du médecin généraliste pourra par exemple être supporté par les complémentaires, et non plus la Sécurité sociale. Ces complémentaires augmenteront certainement alors leurs cotisations.
    - Le développement du numérique dans le domaine de la santé : télésanté, télémédecine, dossier médical partagé.
    - La PMA (procréation médicalement assistée) serait réservée aux couples hétérosexuels infertiles et la GPA interdite.
    - La réforme de l'aide médicale d'état (AME) et de la couverture médicale universelle (CMU).
    - La modification de la carte hospitalière : des fermetures d'établissements seront possibles. Notamment les plus petits.
    - Le développement d'hôtels hospitaliers "pour assurer l'hébergement des patients qui ne nécessitent pas une surveillance permanente"
    - Le retour à un temps de travail hebdomadaire de 39 heures dans la fonction publique.
    - Le rétablissement du jour de carence pour les fonctionnaires.
    - La création d'un label "Hôpital France" pour valoriser les savoir-faire hospitaliers français.
    Pour le second tour des primaires, dimanche 27 novembre, François Fillon affrontera Alain Juppé qui a rassemblé 28% des suffrages. Tout est encore possible.

    RépondreSupprimer
  6. Et ben, faut avoir de la constance et de la patience pour lire certains coms. Il fallait laisser les gens de droite se débrouiller entre eux. Fillon serait élu au premier tour et on pourrait passer à autre chose. Faut quand même positiver, MLP est tres embêtée et ne sera probablement pas au second tour en mai. Après il suffit de trouver le second face à Fillon....j'ai une idée ...4% peuvent passer à + de 30 en un clin d'œil ...

    RépondreSupprimer
  7. Pardon, mais savez-vous lire?
    Sauf erreur de ma part, ce billet ne se résume pas à 2 phrases.
    Et vous? La santé? Comment ça va?

    RépondreSupprimer
  8. Pardon mais vous ne seriez pas un grande malade ?
    Où avez-vous lu que les "égorgeurs du Bataclan, l'Islam qui sépare les sexes, restreint au minimum les libertés, détruit partout où il se trouve tout ce qui n'est pas lui" trouvaient grâce à mes yeux?
    Vous êtes cinglé ou quoi?

    RépondreSupprimer
  9. Est ce que le détournement de l'argent public (singulièrement aux fins d'enrichissement personnel)et le népotisme peuvent être tolérés dans une grande démocratie moderne ?La question revêt,je pense,une certaine importance.Si l'impunité,là encore,devait l'emporter,le peuple français,beaucoup plus adulte qu'on ne le dit,devrait manifester son désaccord,d'une façon ou d'une autre.En politique,quoiqu'on dise,les notions de dignité et de responsabilité ont un certain sens.

    RépondreSupprimer