Menteur et démago, Nicolas Sarkozy, le "candidat du peuple"
- 18.3.12
- Par Elodie Jauneau
- 2 Commentaires
Gesticulations à Lyon |
Après m’être coltinée les 23
pages du programme de l’UMP, je viens de me farcir en replay les 50 minutes du
discours de Nicolas Sarkozy, hier à Lyon… Ça n’a pas été de tout repos.
Non pas que le niveau soit
difficile à suivre… Au contraire.
Mais plutôt parce que Nicolas Sarkozy maîtrise
parfaitement l’art de distiller ses idéaux mensongers, racistes et démagos dans
un discours de campagne qui ressemblait davantage à un réquisitoire contre
François Hollande qu’à une défense de son programme…
Qu’on attend toujours soit-dit en
passant.
Week-end de pénitence pour moi,
pauvre gauchiste qui soutient un candidat qui "ment aux Français"
(dixit Nicolas Sarkozy environ 56 fois dans son discours).
Champ lexical du mensonge :
vérité, mentir, dissimuler, cacher, parler de rien, fuir, savoir…etc.
Si on retire tous ces mots du
discours de Nicolas Sarkozy, on arrive aisément à une comptine pour enfants de 6
minutes, à tout casser.
En même temps, ça n’est pas dénué
d’intérêt car il commence son speech par affirmer qu’il faut tout dire aux
Français et arrêter de leur mentir. Puisqu’il s’adresse au "peuple de France",
je me sens donc concernée, et je lui demande solennellement de me dire la
vérité sur :
- L’Affaire Woerth-Bétencourt
- L’Affaire Karachi
- Le financement de sa campagne de 2007
- Clearstream
- EADS
- Les porteurs de valises
- La censure sur Twitter
- Son avion a 175 millionsd'euros
Aaaahhh (soupir)… Je m’en veux,
je suis impardonnable. Je m’étais promise de ne pas m’abaisser à ce niveau.
Mais pourquoi m’en priver puisqu’il
évoque lui-même 4 "scandales de la République" sous la gauche ?
Je ne m’attarderai pas sur les 25
premières minutes de son laïus puisqu’elles ne concernent que le démontage du
projet socialiste. Preuve qu’il n’a pas cherché bien loin pour construire des
arguments plus solides que "On ne respecte pas les Français quand on ne
dit pas la même chose selon l’auditoire à qui l’on s’adresse" ou encore "personne
n’y comprend rien".
Pardon Monsieur Sarkozy, VOUS, vous
n’y avez rien compris, mais moi ça va je vous remercie. J’ai tout compris, je
cautionne, je persiste et je signe.
Ensuite il affirme que "proposer
un impôt dont on sait que personne ne le paiera. Ce n’est pas prendre une
mesure de justice, c’est se moquer du monde" et "c’est envoyer à la
jeunesse, à ceux qui ont envie d’entreprendre, un message qui est contraire à l’intérêt
de la France."
Je confirme, il n’a absolument
rien compris !
Premièrement, il s’agit de
justice fiscale. Moi, dans mon humble quotidien de bac+8 au chômage, j’en ai strictement
rien à faire de savoir combien ça va rapporter.
Ce qui m’intéresse au
contraire, c’est cette idée de justice fiscale selon laquelle tous-tes celles
et ceux qui pataugent dans les millions vont raquer davantage pour réduire l’écart
fiscal entre eux et les 99% de la population française.
Deuxièmement, cette histoire entrepreneuriat
des jeunes qui seraient freinés dans leurs initiatives à cause d’une fiscalité
trop lourde me fait doucement rigoler… Car avant qu’un jeune s’étouffe avec ses
millions, de l’eau va couler sous les ponts. Et de l’eau de gauche je l’espère…
Mais après tout Monsieur Sarkozy, en quoi cela inquièterait-il les jeunes
puisque vous êtes le 1er à dire que cette mesure est "symbolique" ?
Nicolas Sarkozy est un menteur.
Je cite : "Ma porte reste ouverte aux ouvriers, aux VRAIS ouvriers, aux
syndicalistes aux VRAIS syndicalistes. Je ne laisserai jamais tomber la sidérurgie.
Je ne confonds pas les vrais ouvriers avec quelques permanents syndicalistes
qui recourent à la violence à la grossièreté à la brutalité. Les Français ont
vu des images, ont entendu des propos d’une extrême violence. Les casseurs n’auront
jamais le dernier mot."
Alors, en vrac, on a le florilège
du complot, de la violence et de la démagogie : complots syndicalistes,
casseurs, faux ouvriers, faux syndicalistes.
Ça va faire plaisir à Édouard
Martin, en colère, révolté, venu avec ses camarades métallos aux portes du QG
de Nicolas Sarkozy la semaine dernière et qui n’a eu pour seule réponse que les
CRS et les gaz lacrymogènes. Monsieur Martin : vous êtes un faux ouvrier,
un faux syndicaliste et Nicolas Sarkozy ne vous ouvre pas sa porte.
Oui les images que nous avons
vues étaient violentes. Mais elles étaient surtout tristes et affligeantes pour
le président-sortant qui ne mérite qu’une seule chose : la porte
justement.
Mais Nicolas Sarkozy dit aussi
parfois des choses justes : "La France est un peuple libre et
frondeur qui ne laissera personne décider à sa place. Les Français ne veulent
pas qu’on leur vole l’élection présidentielle".
Je confirme. Je suis frondeuse et
je déteste qu’on parle à ma place et qu’on décide pour moi.
Et surtout pas
Nicolas Sarkozy. Je ne veux pas qu’on me vole l’élection présidentielle. Et
surtout pas Nicolas Sarkozy qui bâtit sa campagne sur des attaques ordurières,
racistes et démagos… Le tout sans programme et sous les applaudissements d’un
public acquis à sa cause.
Je ne veux pas d’un président qui
pense que le "le droit de vote accordé aux étrangers est un encouragement
au vote communautaire et au chantage communautaire" et qui veut "les
mêmes horaires pour les hommes et pour les femmes, les mêmes menus dans les
cantines pour les mêmes enfants de la république, les mêmes médecins pour les
femmes et pour les hommes". Et surtout "pas de burqa dans les rues",
au nom d’une soi-disant égalité hommes-femmes. Cette burqa qu’il considère
comme le "champ de bataille républicain".
Je ne veux pas d’un président qui
réduit les étrangers vivant en France, aux musulmans d’une part, et aux
pratiques extrémistes d’autre part.
Je ne veux pas d’un président qui
refuse le rapprochement familial aux "mères de famille qui ne parlent pas
un mot de français" et qui veut imposer la maîtrise de la langue française
aux immigrant-e-s.
- Alors que tout le monde sait qu’une langue étrangère s’apprend mieux quand on est en immersion.
- Alors que lui-même est un piètre linguiste, et vulgaire par-dessus le marché.
- Alors que lui-même se refuse à améliorer sa politique d’intégration pour éviter justement "l’isolement" social de celles et ceux qui arrivent dans ce qu’il appelle – en restant droit dans ses talonnettes – le "pays le plus généreux et le plus ouvert au monde".
Oui, je veux un président qui
aura le courage de supprimer le mot "race" de la Constitution et qui ne
prétextera pas n’importe quoi pour le maintenir dans les textes fondateurs en
évoquant outrancièrement la déportation et la résistance dans la ville de Lyon.
Raymond Aubrac, résistant lyonnais et Stéphane Hessel, corédacteur de la
Constitution de 1946 ne s’y trompent pas en appelant à voter pour François
Hollande.
Cette récupération politicienne
de la suppression du mot "race" en l’associant au négationnisme est
lamentable et indigne de la République. On a peut-être écrit le mot "race"
avec le sang des déporté-é-s et des résistsant-e-s mais on l’a aussi écrit avec
celui des peuples colonisés au moment où la "race blanche" revendiquait
haut et fort sa supériorité jusqu’à la toute fin du processus de décolonisation.
2 commentaires
'tain, ça fait du bien de relire tout ça, aujourd'hui 25 octobre 2012... Je regrette absolument pas d'avoir voté FH, même avec les "soi-disant" couacs...'tain, on l'a échappé belle ! Allez, je continue ma lecture du passé pour mieux apprécier mon présent et rêver mon avenir...
RépondreSupprimerA+ JBL1960
Bonne lecture alors!
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