Nicolas Sarkozy, lamentable et têtu sur le mariage homosexuel

N. Sarkozy, Têtu n°176, p. 98



A contre-courant de la mouvance actuelle (Toulouse, RAID, Merah, sécurité), je voudrais revenir sur l'interview de Nicolas Sarkozy accordée à Têtu à la fin du mois dernier.
Pas de chance pour Têtu, le numéro en question est sorti mercredi, le jour où l'assaut du RAID a été lancé contre Mohamed Merah.
"Priorité à l'info" oblige, les envolées lyriques de Nicolas Sarkozy sur les questions LGBT sont passées inaperçues. Tant mieux pour lui. Tant pis pour les autres.





Florilège :
"Les homosexuels sont des citoyens comme les autres"
Sauf qu'ils-elles n'ont pas les mêmes droits que les autres justement.

"Le pape est un homme assez ouvert"
Ami-e-s cathos, rassurez-vous, toujours pas de légalisation du mariage religieux gay à l'ordre du jour.

"En 2007, j'ai pensé qu'on pouvait faire un contrat d'union civile en mairie. après analyse, les juristes ont indiqué qu'il était anticonstitutionnel de réserve ce contrat d'union civile aux seuls homosexuels, qu'il devait aussi être ouvert aux hétérosexuels. Du coup, ce n'était plus le mariage des homosexuels entre guillemets, mais un substitut au mariage. [...] Une telle disposition aurait vidé le mariage de tout son sens".
PACS, contrat d'union civile, mariage... Mais surtout des guillemets un peu partout. Nicolas Sarkozy est nul en matière d'égalité hommes-femmes on le savait déjà, mais il est surtout nul et immobiliste en matière de droits LGBT.

"Reste le lieux où est signé le PACS: le greffe du tribunal, je reconnais que ce n'est pas très gai".
On appréciera le jeu de mot.

"Devant un notaire, c'est beaucoup mieux".

A la question, "Chistian Vanneste n'est pas isolé dans les rangs de l'UMP?"
La réponse laisse sans voix : "Qui d'autre?"
Brigitte Barèges, Jacques Myard par exemple.... mais si on cherche un peu, on en trouvera d'autres j'en suis sûre.
Bref. L'interview n'ira pas plus loin sur ce sujet. Nicolas Sarkozy ne semble pas assumer la présence avérée d'homophobes dans les rangs de l'UMP.

"Si on dit mariage, ça veut dire adoption"
Nicolas Sarkozy étant contre l'homoparentalité, c'est donc non.
Nicolas Sarkozy considérant que pour adopter, il faut forcément être mariés, ce sera encore non. Deux fois NON.

"De là à faire une loi pour dire qu'une famille, c'est un père et une mère ou deux pères ou deux mères, je ne le ferai pas".
CQFD. Ceci explique cela.

Sur le statut du beau-parent.
"Je ne sais pas comment régler le problème aujourd'hui".
"Vous pouvez dire que j'ai reculé, oui. Ça ne me gêne pas. je n'ai pas trouvé la solution."
"Je pense qu'il faut laisser la situation en l'état, dans une zone un peu indécise, qu'on n'est pas obligé de légiférer sur tout, de voter des lois sur tout".
Voilà : immobilisme, incapacité, manque de courage, décalage avec la société.
Qui va enfin dire à Nicolas Sarkozy que s'il était pour le mariage homosexuel, ça règlerait tous ses soi-disant cas de conscience? Ses hésitations? Ses tergiversations législatives?

Et il conclut... Attention, sortez les cotillons :
"Je suis un homme qui aime le changement, qui aime la réforme, qui aime les idées nouvelles".

Enfin, je finirai là-dessus : le 20 mars, le site d'RMC publie une synthèse de cette même interview mais le chapeau est une citation de François Hollande qui promet le mariage homosexuel pour 2013. Déclaration qu'il a faite dans une interview parue dans le même numéro.

Aussitôt le site a été pilonné par des commentaires tous plus agressifs les uns que les autres, à de très rares exceptions près. Hasard du calendrier, il a fallu que ce numéro de Têtu sorte dans les kiosques au moment-même où l'assaut final était lancé contre le fou furieux de la tuerie de Toulouse.

Aussitôt, les commentaires ont crié à la récupération mélangeant sans complexe les deux actualités : la promesse de François Hollande et l'assaut du RAID.

Aussitôt on a vu fleurir des insultes personnelles contre le candidat du Parti Socialiste et contre les homosexuel-le-s.

Lamentable.

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