Il était une fois Nicolas Sarkozy

Il était une fois un Président de la République.

Il s'appelait Nicolas Sarkozy.
Mais tout le monde le surnommaient Sarko. 
Il n'était pas très grand, mais ce n'était pas très important même si ses talonnettes lui valurent bien des sarcasmes.

Les mauvaises langues du pays vous diront qu'il ne respectait guère ses administrés de banlieue. 
  • On vous dira qu'il les a traités de racaille.
  • On vous dira aussi qu'il les a menacés de les nettoyer au kärcher.
Mais il ne faut pas les croire. Ce sont des mensonges.

Car il était bien entouré et tout le monde l'aimait bien.
On l'aimait tellement que dans les grandes familles de ce monde, on se permettait toutes sortes de largesses à son égard.
On prétendit que:
Car Nicolas Sarkozy rêvait de paillettes, de strass, de richesse.

Il voulait être Président de la République.

Alors pour réaliser son rêve, il sillonna la France à la rencontre de celles et ceux qui se lèvent tôt et qu'il respecte profondément.
Il leur promit monts et merveilles:
  • La fin de la misère: plus personne ne dormirait dans la rue en moins de 5 ans.
  • Plus on travaillerait, plus on gagnerait d'argent.
  • Le chômage serait réduit à 5%.
Il était tellement sûr de lui qu'il passa un pacte avec ses administrés:

"Si je ne tiens pas mes promesses, vous en tirerez les conséquences dans 5 ans".

Il était confiant.
Quand il gagna l'élection présidentielle en 2007, il était ragaillardi et plein d'entrain. Il fit encore plein de promesses à ses électeurs.

"Je ne vous décevrai pas" leur dit-il Place de la Concorde en compagnie de Mireille Mathieu et de 1000 colombes.

Pour célébrer sa victoire, il se rendit en compagnie de ses amis, dans une guinguette populaire des Champs Élysées car il se faisait un point d'honneur à être proche de son peuple.
Oui, il était le "candidat du peuple".
Quelques jours plus tard, fatigué d'avoir parcouru tant de kilomètres pendant sa campagne, il prit des vacances bien méritées.
A Palavas-les-Flots, il partit en mobil-home avec son meilleur ami Vincent Bolloré. Quelques pique-niques par ci par là, des virées en barque entrecoupées de parties de pétanque. C'étaient vraiment les vacances.

Malheureusement, il connut quelques déboires aussi.

Sa femme le quitta.
Blessé, meurtri, il se consacra corps et âme à sa nouvelle fonction de Président de la République.
Puis le soleil illumina de nouveau sa vie.
Il rencontra une donzelle. Belle comme le jour, elle avait été mannequin. Elle était ensuite devenue chanteuse.
Il se marièrent et eurent une charmante enfant.
Nicolas Sarkozy vivait dans son époque. Une famille recomposée, c'était fréquent.

Il mena une vie exemplaire faite de sacrifices tout à son honneur:
  • Il baissa son salaire de 172% pour vivre comme un ascète et respecter son peuple.
  • Il vendit sa montre suisse au profit d'une association caritative et la remplaça par une Flik-Flak.
  • Il renonça à l'avion présidentiel pour privilégier la bicyclette.
  • Il responsabilisa ses enfants en ne leur accordant aucun privilège lié à sa fonction.
  • Il fit attention à ses fréquentation en coupant les ponts avec plusieurs dictateurs peu fréquentables.
Son quinquennat fut glorieux.
  • La Crise épargna son pays.
  • Ses administrés n'avaient jamais été aussi riches.
  • La France devint un modèle dans toute l'Europe, le monde et même l'univers.
  • L'ennemie d'hier, l'Allemagne, ne jurait que par Nicolas Sarkozy.
  • Plus personne ne dormait dehors.
  • Le chômage avait été réduit à néant.
  • L'Éducation Nationale ne s'était jamais portée aussi bien.
  • Des dizaines de centres hospitaliers avaient été ouverts, agrandis, financés.
  • Les forces de l'ordre n'avaient jamais été aussi bien traitées.
  • Les magistrats ne juraient que par ses réformes.
  • La Princesse de Clèves avait remplacé la Duchesse de Bettencourt au Panthéon des femmes respectables. 
  • Les immigrés, les étrangers, tous-tes étaient accueillis à bras ouverts par Nicolas Sarkozy.
  • Les femmes étaient devenues les égales des hommes.
  • L'accès à la contraception pour les mineures s'était généralisé.
En 2012, il n'avait plus qu'un seul ennemi à abattre pour pouvoir continuer dans cette voie: François Hollande.

Il le détestait cordialement et tout le monde le savait.
François Hollande avait travaillé dur pour ébranler le bon Nicolas Sarkozy.
Il avait dit:
  • qu'il ferait voter les étrangers aux élections locales. Et plus de 60% des Français-e-s y étaient favorables.
  • que s'il prenait sa place, il baisserait son salaire ainsi que les salaires de tous les ministres.
  • qu'il recruterait 60 000 personnes dans l’Éducation Nationale. Les syndicats appelaient à voter François Hollande.
  • qu'il rétablirait les sénéchaux et les baillis de proximité.
  • qu'il autoriserait le mariage entre deux hommes ou deux femmes. Et puis que ces nouveaux couples auraient le droit d'avoir des enfants. Là aussi, près de 60% des Français-e-s y étaient favorables.
  • que les travailleurs âgés aideraient les travailleurs plus jeunes pour s'installer dans la vie active. Il avait appelé ça le "Contrat de génération". Ses partisans étaient conquis.
  • que les femmes seraient les égales des hommes, dans tous les domaines. Les féministes étaient venues en masse apporter leur soutien à François Hollande.
  • que l'immunité présidentielle n'existerait plus.
  • que la justice serait indépendante. Les magistrats soutenaient François Hollande.
Nicolas Sarkozy était perdu. Lui, le candidat du peuple devait se confronter à un illustre inconnu sans aucune expérience politique valable.

Mais le peuple ne l'entendait pas ainsi.

Partout en France, le soutien grandissait, la révolte grondait.
On parlait de Changement.
  • Changement pour la justice.
  • Changement pour la jeunesse.
  • Changement pour les travailleurs.
  • Changement pour la santé.
  • Changement pour la finance.
  • ...
Le "Changement"... ils n'avaient que ce mot-là à la bouche. 
Ils disaient: "Le Changement c'est maintenant".

Toutes les idées que François Hollande proposait rencontraient un succès grandissant dans toutes les provinces de France et de Navarre.
Nicolas Sarkozy était montré du doigt.
Il était désavoué par une partie de son peuple.
Il avait bien essayé de rester digne jusqu'au 1er tour de l'élection présidentielle, ne voulant pour rien au monde abandonner son poste.
Et puis le drame se produisit.
Nicolas Sarkozy fut battu par François Hollande le 22 avril 2012.

Pour la première fois dans l'histoire de la Ve République, un président-sortant était mis en difficulté au 1er tour.

Il ne pouvait en rester là.
Si François Hollande voulait la guerre, il l'aurait.
Il provoqua en duel François Hollande. A corps et à cris, à trois reprises.
Mais il n'obtint qu'un seul duel.
Puis, il changea de stratégie. Il devint plus offensif, plus agressif.
Ce naturel qu'il avait tant voulu effacer revint au galop.
Le 29 avril 2012, alors que François Hollande rassemblait ses ouailles dans un petit hangar de la capitale, Nicolas Sarkozy faisait de même dans un parc à Toulouse.
Il mettait ainsi un terme à une semaine d'allocutions à l'attention de l'électorat du diable.

La fin de l'histoire ne dit pas qui de François Hollande ou Nicolas Sarkozy a remporté la bataille.

C'est à vous qui lisez ce conte
de lui donner un dénouement.
Mais si vous aussi vous n'avez que le "Changement"
à la bouche, alors vous saurez, sans difficulté, donner une fin à cette histoire.

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