Hier, Nicolas Sarkozy nous a encore resservi le refrain du "si tu votes socialiste, tu tends la main au FN".
En ce qui me concerne, j'aimerais bien qu'il m'explique cet argument qu'il remet sur le tapis à chacun de ses meetings.
Si c'est parce que le PS est plus indulgent, plus humain et plus social avec les immigré-e-s, alimentant par la même occasion "la peur de l'Autre" chez les sympathisants FN, alors qu'à cela ne tienne : les plus démocratiques attisent toujours les craintes des plus autoritaires.
Faut-il pour autant verser dans le nationalisme de bas-étage pour les rassurer? Je suis sûre du contraire.
Il accuse le PS de faire des "leçons de morale" sur l'immigration.
Quelles leçons? On se le demande.
En ratissant dans le Var, fief historique du FN, Nicolas Sarkozy espère réussir "l'exploit" de convaincre l'électorat FN de voter pour lui.
Si on suit cette logique, il est alors légitime de se demander qui de Nicolas Sarkozy ou de François Hollande tend le plus la main au FN.
Dilemme quand on est du FN :
- Se laisser convaincre par Nicolas Sarkozy qui ne manque pas d'arguments proches de ceux de Marine Le Pen
- Voter Marine Le Pen envers et contre tous et nourrir l'espoir que les soit-disant largesses du PS vis-à-vis des immigrés favorisent le FN
Et bien qu'ils cessent de tergiverser les sympathisants FN.
Venez !
N'ayez crainte !
En votant pour Nicolas Sarkozy, vous êtes assurés que les cantines ne serviront pas de halal et que les piscines seront ouvertes à tous-tes tout le temps.
"Je veux parler à ceux de
nos compatriotes qui se sont sentis si désemparés qu'à un moment donné, ils se
sont dit que la seule liberté qui leur restait c'(était) de dire non. Leur
souffrance, je la comprends, mais le vote pour le Front national augmentera ses
souffrances, il ne les résoudra pas".
Nicolas Sarkozy le dit lui-même : il comprend les souffrances de celles et ceux qui sont tentés par le FN.
Les comprendre, n'est-ce pas leur tendre la main?
N'est-ce pas leur faire des promesses qui répondront à leurs attentes?
Merci mais les attentes du FN, on les connaît.
Nicolas Sarkozy accuse la gauche "caviar" de "terrorisme de la
pensée" - n'ayons pas peur des mots - de mettre ses "enfants dans des écoles
protégées" - hôpital, charité, cqfd - et de fréquenter "la conversation de
clubs huppés" tout en déclarant être "l'ennemie de la finance".
Nicolas Sarkozy n'a rien compris. Il stigmatise et caricature le discours du PS.
Car on peut être l'ennemie d'une finance incontrôlée, déraisonnée et complètement foutraque sans tourner le dos à ses amis les plus aisés.
Mais la grossière erreur de Nicolas Sarkozy, c'est d'assimiler richesse et indécence.
Car il est là le problème : l'indécence.
Et c'est précisément ce que dénonce le PS qui n'a jamais dénoncé la richesse.
Enfin, après avoir tranquillement matraqué les étrangers, il a bouclé son meeting pour un week-end peinard au Cap Nègre.
Laissant en suspens ses invectives et les tergiversations du FN.
Joyeuses Pâques bande de cloches !
9 commentaires
Vous ne seriez pas un peu de mauvaise foi, là ? Sarkozy a dit que voter Le Pen c'était faire le jeu du FN et non lui tendre la main, ce qui est fort différent, il me semble.
RépondreSupprimerQuant au fait que ce même Sarkozy essaie de prendre des voix à Le Pen, cela devrait logiquement vous faire plaisir, puisque vous êtes censée être anti-FN : il y a la un manque de logique flagrant.
"Sarkozy a dit que voter Le Pen c'était faire le jeu du FN et non lui tendre la main, ce qui est fort différent, il me semble"... Pas compris ce passage !
SupprimerMais je suis ravie que Nicolas Sarkozy ratisse du côté du FN... Qu'il ratisse le brave homme.
Mais 2 choses me débectent :
- que l'électorat de N. Sarkozy continue de nier l'évidence
- que N. Sarkozy continue de clamer que voter socialiste c'est ouvrir la porte au FN
Joyeuses Pâques Didier Goux
Oups ! pardon ! Il fallait lire : "voter Hollande et non Le Pen". Pas réveillé, moi…
SupprimerVoter socialiste est ouvrir la porte au FN dans la mesure où les projets "sociétaux", comme on jargonne désormais, du PS vont à l'encontre de ce que souhaite, je crois, la majorité des Français (droit de vote aux étrangers, mariage homo, etc.) Mitterrand l'avait magnifiquement compris, lui qui ressortait le droit de vote des étrangers avant chaque campagne électorale importante, afin que Le Pen (père…) siphonne quelques pourcentages de voix au RPR. Et ça marchait très bien. Enfin, ç'a marché deux ou trois fois.
"vont à l'encontre de ce que souhaite, je crois, la majorité des Français (droit de vote aux étrangers, mariage homo, etc.)"
SupprimerMouais... Il va falloir revoir vos arguments. Plus de 60 % des Français sont favorables au mariage gay et au droit de vote des étrangers aux élections locales.
Je ne crois nullement à ce type de sondages : les gens savent très bien désormais (comme les Russes ou les Polonais ou les Hongrois, etc., le savaient sous le joug communiste) ce qu'ils convient de répondre pour avoir la paix, ne pas passer pour un nazi écumant, un pétainiste nauséabond et toutes ces sortes de guignoleries modernœuses.
SupprimerMouais... Chui pas très convaincue là...
SupprimerJ'm'en doute ben. Du reste, c'est de l'ordre de "l'intime conviction" : je ne peux étayer ce sentiment par rien de concret.
SupprimerLe candidat François Hollande vu par le New York Times
RépondreSupprimerMerci pour le lien !
SupprimerEt François Hollande comparé à Nicolas Sarkozy, dans le même journal :
"Hollande revendique une image d' homme normal, une posture décriée par Sarkozy, le fils d'immigré hongrois en constant décalage avec les normes françaises. Sarkozy parle sans détours, il a milité pour des réductions d'impôts pour les riches et les entreprises, il est considéré comme étant américanophile et très atlantiste.
Hollande, porte en lui les coups de ses adversaires avec fierté, comme une marque de légitimité gagnée de haute lutte.
"Pour être élu, il est nécessaire d'avoir été attaqué, il est indispensable d'avoir souffert" affirme t il.
"Les cicatrices, les coups, le fait que rien ne vous fait dévier de votre but : l'électorat apprécie ça."
[...]
Sarkozy essaye d'amener le débat loin des questions économiques, qui sont généralement favorables au candidat Hollande. C'est donc le grand retour de la criminalité, du terrorisme islamiste, sujets brûlants qui ressoudent la droite et créent de l'anxiété au sein de la classe moyenne (en particulier après la tuerie de Toulouse)."
Bref, le changement c'est maintenant !