Ma grève du matin en 120 minutes chrono

Comme j'aime bien les billets chrono de Jegoun et que cette journée de grève s'y prête, je vais tenter le parcours en mode minutage du porte-à-porte Yerres-Parc du Millénaire à Aubervilliers.


Déjà pour commencer, d'habitude, je mets 1h20 en passant par là:
Chez moi => bus pour la gare de Yerres => RER D jusqu'à Gare du Nord => bus 35 jusqu'à Parc du Millénaire.

Ce matin, j'ai opté pour un départ de Villeneuve St. Georges, choix overstratégique puisque Villeneuve se situe à un embranchement du RER D donc 2 fois plus de trains vont sur Paris.

Esprit logique et mathématique dès le matin, je m'épate moi-même.
C'est parti:
7h32: je claque la porte de chez moi. J'ai chaussé mes Doc Martens: confort, ergonomie et efficacité en cas de randonnée improvisée.

7h42: je suis dans le bus qui est à l'heure. Il semble donc que ce bus B soit plus ponctuel que le F que je prends d'habitude.

7h53: c'est bouché à Villeneuve. Mais grève ou pas, c'est tous les jours pareil. La gare est à 500m.

8h02: Je descends du bus.

8h04: J'arrive sur le quai. L'affichage qui n'est pas en grève  annonce un train pour 8h06.

Le quai est quelque peu congestionné, c'est le moins qu'on puisse dire.
Le risque quand on part de Villeneuve, c'est aussi de pas pouvoir monter dans le train qui va arriver chargé comme une mule, mais bon.

8h07: le train est là.
Mais je reste sur le quai.
Pas moyen de monter. Les gens s'embrouillent, limite ils se montent dessus.
Jour de gloire pour les frotteurs...
J'attends le suivant annoncé pour 8h18.
Monterai-je? Ne monterai-je pas?
Suspense...
Tiens! Le train est annoncé pour 8h20.
Et le quai est, comment dire... overcongestionné.

8h17: Train à l'approche. Je ne peux pas monter. Je ne me laisse pas abattre.
Demi-tour à 180°: un autre train entre en gare.
Il n'est pas bondé.

Gloire!

8h22.

"Pardon Madame, est-ce que je peux m'asseoir ici même si ce n'est pas une place?"
Je parle du truc ajouré tu sais, juste à côté de la fenêtre, à hauteur de siège et fait pour porter les bagages.
Madame y avait déposé son sac Longchamp et son parapluie Burberry.
"On va être serré", me répond-elle.
"Oh non, je ne pense pas, c'est aussi large qu'une place."

C'est un peu fait pour poser les valises le truc. Elle aurait aussi vite fait de me dire que j'étais plus large qu'une valise, ça aurait eu le même effet.
Bref.
En même temps, quand je vois les gens dans les allées ou sur les quais, je préfère encore être à la place d'une valise à côté d'une Marie-Chantal qui vérifie toutes les 5 secondes que je suis pas en train de lui écraser ses escarpins Bally avec mes gros croquenots made in London.

Ils sont drôles les gens. On pourrait presque faire "la chenille qui redémarre" dans les allées de la rame pendant que d'autres voyageurs sont compressés comme des poulets de batterie à l'entrée des rames.


Peut-être qu'ils kiffent le contact, le frotti-frotta après tout...

8h42
: Gare de Lyon pointe le bout de son nez.

Phase 2 de la guerre du rail.

8h43
: ouverture des portes. Armement des toboggans.

8h49: RER A direction Châtelet.

8h53: RER B direction Gare du Nord.
Tout s'enchaîne tellement vite: Je ne sais plus où donner de la tête.

Donc en temps normal, à cette heure-là je suis déjà arrivée.

9h00
: lâcher de fauves en Gare du Nord.

9h01: j'attends le bus 35 rue du Faubourg St. Denis.
Je n'ai pas transpiré, je n'ai tapé personne et j'ai même souri à une nana sympa.
Je suis fraîche comme la rosée.
J'écoute Midnight Oil.

Ça pourrait être pire.
Bon enfin attends hein, je suis pas arrivée encore.
9h04: welcome on board bus 35.
C'est parti pour une vingtaine de minutes de voyage.

9h30: je franchis les portes du Millénaire. J'ai mis 40 minutes de plus que d'habitude.

Autrement dit: que dalle dans une vie...


Billet téléporté depuis un iPhone.

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