Multiculturelle... ou pas... Réponse à @RosaLsparta et @Sarkofrance

multiculturalisme
Pfffiou, Rosaelle a le don pour me poser des questions auxquelles je ne pense jamais. Et Juan se prête au jeu lui aussi.

Suis-je multiculturelle?
En voilà une question qu'elle est bonne.

Sans trop raconter ma vie, je suis issue de la France profonde. Aucune péjoration là-dedans, vous allez comprendre. Il y a quelques années, je me suis lancée dans ma généalogie. A une époque où internet n'existait pas ou peu, autrement dit il y a un bail.
A l'ancienne donc, je me suis lancée dans la reconstitution de mon ascendance en écrivant tour à tour aux mairies des lieux de naissance de mes grands-parents, arrière grands-parents, arrière arrière arrière...etc.

Côté maternel, j'ai réussi à remonter jusqu'à la toute fin du XVIIIème siècle, puis j'ai lâché l'affaire car les administrations municipales me demandaient ensuite de prouver que j'étais bien descendante de la personne sur laquelle je me renseignais, ce qui serait revenu à leur envoyer tout mes papiers... Bref.

Côté maternel donc, tout se passe ici: entre la Sarthe et l'Indre-et-Loire jusqu'à la naissance de ma mère.

Côté paternel, c'est plus obscur. Sur une vague rumeur familiale basée sur la libre-pensée, il paraitrait que bon nombre de mes aïeux n'aient pas déclaré la naissance de leurs enfants aux autorités religieuses... et faut d'infos, je ne suis remontée qu'à la toute fin du XIXème siècle, autrement dit 5-6 générations pas plus.

Côté paternel donc, tout se passe ici: entre l'Eure-et-Loir et le Loir-et-Cher.

Moralité, je suis un mix du Centre et des Pays de la Loire.
France profonde depuis des générations et tradition endogame aussi.

Difficile de dire ce que j'ai gardé de tout ça, mais en vrac, le brainstorming de mes souvenirs:
  • Les rillettes
  • La Place du Martroi à Orléans
  • La Place Plumereau à Tours
  • Le Sainte-Maure
  • Le Vouvray
  • Les champs, la nature et les grains de blé qui font chewing gum dans la bouche
  • La Venelle de l’Église à Mardié
  • Les vignobles Brédif
  • "La Pâtée à Canards": une sombre recette familiale à base de frisée, pomme de terre et ail. Sombre mais délicieuse.
Bref, beaucoup de bouffe en somme.

Côté influence: athéisme solide, droite petite-bourgeoise, sens de la famille. Mais une certaine rupture s'est mise en place depuis une génération avec gauchisation des  droitistes les plus convaincus de la famille. Je me plais à dire que c'est un peu moi qui aie contribué à cette "conversion".

Mon enfance a été rythmée par les mangas du Club Dorothée et je rassure aujourd'hui Ségolène Royal: non je n'ai pas été traumatisée par Ken le Survivant, j'ai réussi à faire la part des choses en évitant d'exploser le crâne et la cervelle des gens que je n'aimais pas quand j'avais 8-10 ans.

Malgré toute la banalité de ma jeunesse, j'ai un vrai problème avec les expressions "racines" et "de souche". Je me plais à imaginer que je suis aussi la descendante de migrants de l'époque moderne par exemple.
Je ne comprends pas ce que ça veut dire "être Français de souche", particulièrement lorsque je vois l'usage qui en est fait aujourd'hui par certains politiques, comme une espèce de revendication nationaliste qui me débecte.
N'étant ni nationaliste ni chauvine, j'imagine que je suis un peu patriote, mais pas au point de me sacrifier pour mon pays...
Je suis une Européenne convaincue et je crois au multiculturalisme et ce, en dépit d'un héritage familial profondément ancré en France depuis des générations.

Je n'ai pas trop fait avancé le Schmilblick de Rosaelle, mais tant pis.

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20 commentaires

  1. multiculturalisme ça veut dire quoi ce mot ? Moi j'ai un doute négatif

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    1. Oh ben non je crois pas. moi j'entends ça par capacité à intégrer une multiplicité de cultures nan?

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    2. Au bout ça n'en fait qu'une seule, la tienne !

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    3. Mais c'est exactement ce que j'ai dit!
      Notre culture est issue de plein d'autres

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    4. Pas pour tout le monde je pense. Car même si je conçois et reconnaît le multiculturalisme, en ce qui me concerne, je ne suis pas multiculturelle. Car mon héritage culturel n'a rien de multi!

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  2. Tiens, nous voilà azvec deux points communs : la place du Martroi et Mardié, que je traversais à Mobylette, au début des années 70, pour aller voir mon meilleur ami qui vivait à Chécy.

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    1. Et peut-être même un de plus puisque j'ai vécu à Chécy pendant 2 ans de 1987 à 1989, année de ma migration vers la banlieue parisienne.

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    2. En effet ! Mon pote de l'époque (qui l'est resté longtemps après, on a même été colocataires durant nos premières années parisiennes, entre 1976 et 1981) habitait 10 rue de la Charpenterie, maison de famille où sa mère et l'une de ses sœurs aînées doivent vivre encore. Et où j'ai passé quelques soirées et nuits qui comptent dans mon existence…

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    3. Et bien voilà, le compte y est: 3 points communs. Je pousse le vice jusqu'à vous demander où vous habitiez pour traverser Mardié pour aller à Chécy, car on dirait la route de Donnery...

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    4. Je vivais d'abord à La Source, puis à La Ferté-Saint-Aubin. Donc, j'avais pris l'habitude de passer par Orléans, puis de prendre la nationale Trucmuche (j'ai oublié son numéro, à celle-là…).

      Mais soudain, en effet, je me rends compte que je raconte n'importe quoi : en venant d'Orléans, Mardié était APRÈS Chécy, non ?

      Putain, c'est pas beau de vieillir…

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    5. Oui en venant d'Orléans par la Tengeantielle, Chécy est avant Mardié!

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    6. Ah mais il n'y avait pas de “tangentielle”, à mon époque ! Il fallait se taper toute la traversée de Saint-Jean-le-Blanc et je ne sais quoi d'autre encore. En revanche, je me souviens qu'il y avait encore un grand bout de vraie campagne, avant d'arriver à Chécy.

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    7. Oui bah comme partout, la campagne avant Chécy, il y en a de moins en moins. Mais "de l'autre côté de l'eau" comme on dit pour St-Jean le Blanc, c'est encore (un peu) préservé.

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  3. Nicolas est "bretonculturel"
    J'ai adopté un village de la Drôme (recoubeau-en-Diois)
    Alors, qui suis je? 'sais pas...

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    1. Oui j'ai lu son billet et cela confirme mon point de vue. Le multiculturalisme, pourquoi pas, mais nous ne le sommes pas, ni lui ni moi!

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  4. Le problème est revendiquer le multiculturalisme est effectivement stupide puisqu'il est déjà là.
    Le nier l'est tout autant.
    Au passage, je voulais te rappeler que la "France Profonde" est un concept relativement moderne dans l'Histoire, avant la fin du XIXème siècle, tout le monde parlait dialectes, patois et langues régionales et on était d'abord régional, c'était son "pays".

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  5. Oui je le sais. Mais moi j'ai le sentiment d'être issue de la France profonde et je n'ai pas construit d'attachement particulier au pays tourangeau ou orléanais. C'est bien ce que je dis.

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    1. En tant qu'historienne, ces vieux pays sont passionnants, pas seulement pour leur gastronomie:-)

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