C'était il y a 45 ans

pilule
La loi du 31 juillet 1920, adoptée par la "Chambre bleu horizon" dans un esprit nataliste, au lendemain de la Première Guerre Mondiale, interdisait non seulement l'avortement, mais aussi toute forme de contraception ou même d'information sur le sujet.

La proposition de loi déposée le 18 mai 1966 par Lucien Neuwirth vise au contraire à légaliser l'usage des contraceptifs, dont la pilule anticonceptionnelle.



Ce texte suscitera de vives discussions car c'est le premier des débats modernes sur la vie et la mort, annonçant les discussions sur l'IVG, l'euthanasie, la bioéthique. Des députés aux pouvoirs réduits par la Constitution de la Cinquième République, habitués à examiner plutôt des textes techniques, retrouvent soudain tout le sens de leur fonction en débattant d'une réforme fondamentale qui a des conséquences directes dans les domaines les plus sensibles : foi religieuse, vision de la famille, rôle social de la femme, sexualité...

Les plus conservateurs redoutent un "relâchement des mœurs". Le débat est d'autant plus délicat qu'en 1967, seulement onze femmes siègent à l'Assemblée nationale (2 % des sièges).



Préparé par une commission spéciale constituée le 11 juin 1966, le texte est examiné par l'Assemblée nationale le 1er juillet 1967 en première lecture et définitivement adopté le 19 décembre 1967. 


La loi est promulguée le 28 décembre 1967.

45 ans plus tard, le 26 octobre, le Ministère des Droits des Femmes met en place la gratuité de la contraception et le remboursement à 100% de l'IVG pour les jeunes femmes de 15 à 18 ans.

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