Tout ça dans la même interview qu’il a accordée aujourd’hui au
groupe Nice Matin… Et pourtant, elle est pas longue l’interview mais en 2 temps
3 mouvements, il esquive la culpabilité de la France pour "rassurer"
à la fois les harkis et les rapatriés et conclure par un habile "voter
pour le FN, c’est laisser le champ libre au parti socialiste". Ah d’accord.
Sur la repentance d’abord… Ah non pardon : pas de
repentance. Ni pour la colonisation, ni pour la "conduite de cette guerre".
Bon OK il y a bien eu quelques abus et atrocités de part et
d’autre dans les deux camps, mais pas de repentance.
Ça s’est sûr, tellement peu de repentance que le transfert
des cendres du général Bigeard aux Invalides est toujours à l’ordre du jour. Ceci
dit, Gérard Longuet en a annoncé le report pour le mois de septembre… peut-être… "C’est-à-dire après des élections présidentielles qui s’annoncent bien
périlleuses pour la majorité actuelle" (LDH).
Depuis 2011 circule d’ailleurs sur internet une pétition contre cette "cérémonie" et elle a déjà reçu près de 9500
signatures.
À quelques jours du cinquantenaire de la fin de la guerre d’Algérie,
Nicolas Sarkozy veut se souvenir, mais il a la mémoire courte alors ça
complique la tâche. D’ailleurs, il n’est pas très convaincant quand il s’agit
de mesurer les responsabilités de la France.
"Mais où est la responsabilité de la France ?"
"D'avoir été une puissance coloniale ?"
"D'avoir accepté un processus de décolonisation en
Algérie comme toutes les puissances coloniales ont, partout, été contraintes de
le faire ?"
Réponse : "La France ne peut pas être coupable de
tout et de son contraire. La France assume son Histoire, c'est tout".
C’est tout. Un point c’est tout. La France qui a condamné
tant de pays pour avoir enfreint les règles de "l’art de la guerre"
ne se repentira pas : elle assumera, elle se souviendra et c’est déjà pas
mal.
Responsable mais pas coupable.
Et elle se souvient tellement bien qu’elle est à 2 doigts de
donner au général Bigeard les Invalides comme dernière demeure…
Et elle assume tellement bien son histoire que Nicolas Sarkozy
déclare qu’"elle a accepté un processus de décolonisation en Algérie
comme toutes les puissances coloniales ont, partout, été contraintes de le
faire". Il aura quand même fallu 8 ans de guerre pour qu’elle l’accepte.
Elle est dure à la comprenette la France.
Et plutôt que de rappeler aux "rapatriés qui seraient
tentés par le vote du Front National" le rôle de son fondateur en Algérie
et ses connivences avec l’OAS, Nicolas Sarkozy ne trouve d’autre argument que
de les mettre en garde contre un vote qui ne les protègera pas de la crise, les
fera sortir de l’Euro et… Cerise sur le gâteau : laissera le champ libre
au Parti Socialiste.
FN-Parti Socialiste : même combat ? Ou comment
Nicolas Sarkozy s’aventure sur le terrain d’une mémoire défaillante, sélective
qui plus est.
Une mémoire qui l’amène à une récupération politicienne de celle
des harkis et des rapatriés.
Et il en rajoute une couche en leur disant que le Parti
socialiste "ne manquera pas, lui, d'entraîner la France sur le terrain de
toutes les repentances".
Mais ça lui ferait peut-être du bien à la France
de balayer devant sa porte. Et si le PS peut l’aider à manier le balai, c'est tant mieux !
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