Des suffragistes aux abstentionnistes... Aux urnes, Citoyennes!

"Aux urnes, Citoyennes!" Ă©crivait S.Y Chanut dans le n° 12 de Filles de France, en avril 1945. 







Un rĂ©cent sondage affole les militant-e-s et les candidat-e-s. 
Alors moi aussi, comme Guy Alain Bembelly, je trouve ça con.
Mais ce que je trouve très con, c'est l'abstention des femmes. Certes, celle-ci serait à priori moins élevée que celle des hommes (28% chez femmes contre 31% chez les hommes), mais elle n'en reste pas moins importante.
Pas de leçon d'histoire ici, même si c'est ma spécialité.
Mais plutĂ´t un hommage Ă  celles qui se sont battues pour que les femmes aient, comme les hommes, le droit de voter.  








Déjà en 1791, Olympe de Gouges dénonçait l'absurdité de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen qui reléguait au second plan les droits des femmes et des citoyennes. C'est pour y répondre qu'elle rédige la Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne.

En 1908, Hubertine Auclert déclarait : "L'universalisation du suffrage aux femmes, décuplera la puissance de la nation, accélérera l'évolution sociale, intensifiera la sollicitude de la collectivité à l'égard de l'individu; et, fera s'ouvrir pour les humains une ère de bonheur".

En 1910, Marguerite Durand fait campagne dans le IXe arrondissement de Paris.

En 1914, Maria Vérone affirme que "Les femmes veulent voter: pour défendre leurs biens, défendre leur dignité, assurer le complet développement de leurs facultés, obtenir l'application du principe: 'à travail égal, salaire égal', réclamer des réformes sociales."

Mais il faut attendre 1944, après deux guerres mondiales où les femmes ont montré qu'elles valaient aussi bien que les hommes en matière de patriotisme et de conscience politique, pour qu'elles obtiennent le droit de vote. Elles votent pour la première fois aux élections municipales d'avril 1944.

Contrairement aux craintes des premières heures qui voulaient que les femmes aient un vote plus conservateur que les hommes, elles votent aujourd'hui majoritairement à gauche.

Même ma grand-mère, 91 ans qui a toute sa tête mais qui s'y perd un peu entre les différent-e-s candidat-e-s, se souvient avec émotion de la 1ère fois où elle a déposé son bulletin dans l'urne.

Alors?

A toutes celles qui font aujourd'hui partie des 28% d'abstentionnistes: 
  • Si vous ne savez pas pour qui voter : votez François Hollande.
  • Si vous savez que vous ne voulez plus de Nicolas Sarkozy mais que vous ne savez pas pour qui voter : votez François Hollande.
  • Si vous voulez que vos droits et vos revendications soient davantage pris en compte dans le dĂ©bat public : votez François Hollande.
  • Si vous vous pensez que vos grands-mères ont eu raison de se battre pour avoir le droit de voter comme les hommes : votez!
Et enfin, je finirai encore sur une citation de ma grand-mère qui en dit long sur l'absurdité d'une femme qui ne vote pas :
"Quand-même... Tu te rends compte? Comment c'est possible de nos jours que les femmes s'abstiennent encore d'aller voter? Alors que pendant des siècles, elles se sont battue pour en avoir le droit?"

Il ne s'agit pas de voter par défaut, par dépit ou sous la contrainte... Aucun-e candidat-e ne peut répondre à toutes les attentes individuelles de chacun-e d'entre nous.
  • Mais le vote consensuel, ça existe.
  • Le vote utile aussi.
Alors à défaut de vous retrouver pleinement dans tel-le ou tel-le candidat-e, vous devez au moins être capables de savoir dans le-laquelle vous ne vous retrouvez pas du tout.
Et puisque les femmes sont traditionnellement de gauche, vous savez ce qu'il vous reste Ă  faire.

Votez François Hollande


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