Dérapages homophobes au coin de la rue - mon dernier édito chez @Mediavoxfr
- 21.11.12
- Par Elodie Jauneau
- 6 Commentaires
Foire du Trône à l’UMP et grand déballage catho,
extrémiste, intégriste, traditionnaliste mais aussi homophobe
dans les rues.
Aujourd’hui, à l’heure où j’écris cet édito, la
question de l’avenir de Civitas se pose. A l’origine de la manifestation de
dimanche, Civitas est contestée et certaines personnalités politiques réclament
sa dissolution.
Au risque de choquer, je pense que c’est
impossible, mais surtout que ce n’est pas souhaitable. Car quand bien même elle
disparaitrait, d’autres associations ou groupuscules traditionnalistes
prendraient le relais. Internet est truffé de sites extrémistes. L’Œuvre
Française, par la voix de son président Yvan Benedetti
qui a participé à cette manifestation, a aussi appelé à repénaliser
l’homosexualité. Je pourrais ainsi multiplier les exemples à l’infini.
Il y a quelques semaines, François Fillon qui est
contre le mariage homosexuel, déclarait :
"Ce qui renforce l’homophobie c’est le débat qu’on va avoir. [...] Ce débat doit être conduit avec le respect de tout le monde, y compris de ceux qui réclament ce mariage."
Force est de constater qu’il a raison.
Force est de constater que lorsqu’une question
sociétale ne concerne qu’une partie de la population, le débat qui en découle
alimente sa stigmatisation et touche
le fond.
Ce genre de questions qui, pour certains,
bouleverse le sacro-saint ordre établi depuis des lustres, réveille aussi les
pires tendances : les pires prises de position, les haines silencieuses.
Manifester est un droit, ça c’est une évidence.
Ce n’est pas un droit réservé au peuple de gauche.
Ca aussi, tout le monde est d’accord.
Mais quand une manifestation comme celle de
dimanche – directement orientée contre les droits d’une minorité – est
autorisée, on s’expose alors à un grand déballage d’homophobie.
Et on aura beau me dire que celles et ceux qui sont
contre le mariage homosexuel ne sont pas homophobes – ce que je veux bien
admettre – on ne pourra pas nier, à quelques rares exceptions près, que la
plupart des arguments qu’ils avancent puent l’homophobie à plein nez.
Aujourd’hui, Civitas porte plainte
contre les Femen. Ces activistes féministes – dont on pourra débattre
ultérieurement des méthodes qu’elles ont choisies – se sont pointées dans leur
appareil habituel : les seins nus, recouverts de slogans, la tête coiffée
d’un voile de nonne. Et elles se sont littéralement fait tabasser par le service
d’ordre de Civitas, avec quelques journalistes.
Civitas crie aujourd’hui à la manipulation
médiatique, arguant que ces quelques activistes ont « attaqué » les
manifestants.
Oui vous avez bien lu : une poignée de femmes
aurait menacé les bien pensants, auraient été violentes et auraient choqué les
enfants.
Une poignée de femmes (hystériques, cela va sans
dire) aurait menacé le bon déroulement d’une manifestation pépère. Elles ont
donc bien mérité la raclée qu’elles ont reçue, non mais !
D’autres encore ...
6 commentaires
Manifester est un droit, mais toutes les manifestations ne sont pas légitimes...
RépondreSupprimerOui... et non...
SupprimerC'est tout le problème justement. Chacun considérant sa manif comme légitime...
Les dérapages qui ont été entrainés par cette manif ont généré des plaintes et quelques réactions sont allées dans le bon sens.
RépondreSupprimerplutôt que de dissoudre Civitas, il serait beaucoup plus intéressant de frapper les responsables et les complices au portefeuille. En précisant que la sanction serait beaucoup plus efficace.
Ce qui me semble juste.
Oui c'est pas faux
SupprimerFélicitations pour cet article !
RépondreSupprimerMerci Euterpe!
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