Dérapages homophobes au coin de la rue - mon dernier édito chez @Mediavoxfr




Foire du Trône à l’UMP et grand déballage catho, extrémiste, intégriste, traditionnaliste mais aussi homophobe dans les rues.

Aujourd’hui, à l’heure où j’écris cet édito, la question de l’avenir de Civitas se pose. A l’origine de la manifestation de dimanche, Civitas est contestée et certaines personnalités politiques réclament sa dissolution.

Au risque de choquer, je pense que c’est impossible, mais surtout que ce n’est pas souhaitable. Car quand bien même elle disparaitrait, d’autres associations ou groupuscules traditionnalistes prendraient le relais. Internet est truffé de sites extrémistes. L’Œuvre Française, par la voix de son président Yvan Benedetti qui a participé à cette manifestation, a aussi appelé à repénaliser l’homosexualité. Je pourrais ainsi multiplier les exemples à l’infini.

Il y a quelques semaines, François Fillon qui est contre le mariage homosexuel, déclarait :

"Ce qui renforce l’homophobie c’est le débat qu’on va avoir. [...] Ce débat doit être conduit avec le respect de tout le monde, y compris de ceux qui réclament ce mariage."

Force est de constater qu’il a raison.
Force est de constater que lorsqu’une question sociétale ne concerne qu’une partie de la population, le débat qui en découle alimente sa stigmatisation et touche le fond.

Ce genre de questions qui, pour certains, bouleverse le sacro-saint ordre établi depuis des lustres, réveille aussi les pires tendances : les pires prises de position, les haines silencieuses.

Manifester est un droit, ça c’est une évidence.
Ce n’est pas un droit réservé au peuple de gauche. Ca aussi, tout le monde est d’accord.

Mais quand une manifestation comme celle de dimanche – directement orientée contre les droits d’une minorité – est autorisée, on s’expose alors à un grand déballage d’homophobie.
Et on aura beau me dire que celles et ceux qui sont contre le mariage homosexuel ne sont pas homophobes – ce que je veux bien admettre – on ne pourra pas nier, à quelques rares exceptions près, que la plupart des arguments qu’ils avancent puent l’homophobie à plein nez.

Aujourd’hui, Civitas porte plainte contre les Femen. Ces activistes féministes – dont on pourra débattre ultérieurement des méthodes qu’elles ont choisies – se sont pointées dans leur appareil habituel : les seins nus, recouverts de slogans, la tête coiffée d’un voile de nonne. Et elles se sont littéralement fait tabasser par le service d’ordre de Civitas, avec quelques journalistes.
Civitas crie aujourd’hui à la manipulation médiatique, arguant que ces quelques activistes ont « attaqué » les manifestants.

Oui vous avez bien lu : une poignée de femmes aurait menacé les bien pensants, auraient été violentes et auraient choqué les enfants.

Une poignée de femmes (hystériques, cela va sans dire) aurait menacé le bon déroulement d’une manifestation pépère. Elles ont donc bien mérité la raclée qu’elles ont reçue, non mais !

D’autres encore ...

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6 commentaires

  1. Manifester est un droit, mais toutes les manifestations ne sont pas légitimes...

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    1. Oui... et non...
      C'est tout le problème justement. Chacun considérant sa manif comme légitime...

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  2. Les dérapages qui ont été entrainés par cette manif ont généré des plaintes et quelques réactions sont allées dans le bon sens.
    plutôt que de dissoudre Civitas, il serait beaucoup plus intéressant de frapper les responsables et les complices au portefeuille. En précisant que la sanction serait beaucoup plus efficace.
    Ce qui me semble juste.

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