Stéphane Hessel est mort, vive Stéphane Hessel!
Françoise Seligmann est morte, mais qui donc est-ce?
J'aurais presque envie de dire qu'elle est était le pendant masculin de Stéphan Hessel finalement.
J'ai croisé Françoise Seligmann (au sens figuré) quand j'étais en Licence et que j'ai eu à préparer un oral sur les femmes dans la Résistance.
Je l'ai croisée (toujours symboliquement) une seconde fois en Maîtrise lorsque j'ai été amenée à interviewer plusieurs femmes membres du réseau Défense de la France comme Jacqueline Pardon ou Hélène Viannay.
Car Françoise Seligmann était membre du réseau Combat.
Elle est décédée hier à 93 ans.
Le même jour que Stéphane Hessel.
Elle a été résistante, socialiste, collaboratrice de Pierre Mendès-France, journaliste, militante féministe, sénatrice, présidente de la Fondation qui porte son nom et qui a a été créée:
"En souvenir des combats menés par Françoise et François-Gérard Seligmann:Un seul billet ne suffirait à retracer son histoire.
Elle entend, dans le respect de l’idéal laïque, œuvrer pour la victoire de la raison et de la tolérance, et promouvoir le rapprochement entre les citoyens et résidents étrangers de toutes origines rassemblés sur le sol français.
- contre le nazisme au sein de la Résistance,
- contre l’intolérance et l’injustice pendant la guerre d’Algérie
Elle a pour but de combattre les sources du racisme et du communautarisme : fondamentalismes religieux, relents du colonialisme, peur irrationnelle de l’inconnu, ségrégations fondées sur la condition sociale, le niveau d’instruction, les traditions héritées du passé". (source)
Vous en trouverez le détail sur le site de sa Fondation.
Elle a publié quatre livres dont deux exclusivement consacrés à la Seconde Guerre Mondiale:
- Liberté, quand tu nous tiens, tome I, Paris, Fayard, 2000.
- Les socialistes aux portes du pouvoir, 1974-1981, tome I, Paris, Michalon, 2005.
- Liberté, quand tu nous tiens, tome II, "L’espoir et la honte", Paris, Fayard, 2003.
- Les socialistes au pouvoir, 1981-1995, tome II, Paris, Michalon, 2005.
Hasard ou coïncidence, elle était surnommée "la vieille dame indignée".
J'ai toujours une pensée émue lorsqu'une ancienne résistante s'éteint. Car toutes celles que j'ai eu la chance de rencontrer me disaient quelque chose qui ressemblait à ça:
"C'est bien ce que vous faites. C'est bien de vous intéresser à la Résistance et à nous, les femmes. Car, nous ne sommes plus guère nombreuses pour en parler."
9 commentaires
Merci à elle.
RépondreSupprimeroui comme tu dis
SupprimerDites donc, ça dépote sévère, chez les cacochymes modernœuds ! Février n'a peut-être que 28 jours mais il met les bouchées doubles, ça fait plaisir à voir.
RépondreSupprimerDidier...
Supprimerrrrôôô... rabat-joie!
SupprimerIl ne fait pas bon mourir après S. Hessel, si j'ose dire.
RépondreSupprimerMerci d'évoquer sa mémoire.
En revanche, survivre à Hessel, ça c'est hautement jouissif !
SupprimerSolveig et Didier, mordelol (kilsoncons !)
Supprimerc'est moche!
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