Vie de confinée. Episode 3.

J'ai finalement décidé d'arrêter de raisonner en Jour n° truc car je sais parfaitement que je ne vais pas tenir le rythme du billet quotidien. Ce sera plutôt un rythme épisodique.
Contrairement à Seb qui tient le rythme, qui écrit toujours aussi bien et dont les billets, bien que parfois tristes, sont souvent drôles et réconfortants. Bref, on se sent moins seule quand on le lit.
Nico aussi s'est lancé dans un journal du confinement qui ressemble à peu de choses près au mien (jardin et chat en moins, en gros).
D'aucuns se lamentent sur les réseaux sociaux de ces journaux du confinement ras des pâquerettes, mal écrits ou quoi ou qu'est-ce.
Eh, les gens, pas la peine de les lire hein. Pas la peine de nous lire.
On va pas se mentir (je déteste cette expression mais je l'emploi tout le temps), quand on écrit, on se fait surtout plaisir à nous-mêmes.
Bref.

J'ai peur de pleurer

Cette nuit, j'ai hyper mal dormi (comme Nico hier). Réveillée trois fois en six heures. J'étais KO au réveil.
Ce matin, j'ai commencé la journée par la lecture d'un article du Monde
Quand Il m’a envoyé cet article hier soir, je lui ai répondu :

Je le lirai demain, j’ai peur de pleurer.

Je dois bien l'avouer, même si je suis émotive et que les larmes me viennent facilement, quelle que soit l'émotion, cet article m'a bouleversée. J'avais vraiment envie de pleurer. Mais vraiment.
Je voudrais que tout le monde le lise, et en même temps, il est triste et très alarmiste.
Je voudrais surtout que celles et ceux qui continuent de sortir et de se balader par grappes de 10, 15 ou 20, comme hier à Lille ou Paris, le lisent.
Je voudrais que la direction d’Amazon qui continue à faire bosser ses salariés dans des conditions sanitaires plus que limites alors que les commandes explosent, le lisent.
Je voudrais qu’Emmanuel Macron le lise.
Je voudrais que Muriel Pénicaud et Bruno Le Maire le lisent.
Je voudrais que celles et ceux qui s’empilent et s’agglutinent aux portes des supermarchés, collés les uns autres, le lisent.
Je voudrais que toutes les boîtes qui continuent à faire bosser leurs salariés, alors que ce n’est pas essentiel, le lisent.

Il y aura un avant et un après le coronavirus… si nous restons en vie
Ce mot glaçant : Covid-19. La dernière syllabe "vid", un grand vide. "Corps on a virus", en langage des oiseaux.[...] Ce que nous vivons est, comme la guerre sans doute, une expérience qui va révéler chacun à lui-même et aux autres.[...]
 Je vous assure que lorsqu’on porte un masque sur le visage au sein de sa propre famille, on voit les choses différemment. Et on se dit : “Si seulement on avait écouté les Chinois !
J’ai tellement l’impression de l’avoir échappé belle que je voudrais appeler tout le monde à la prudence. Ne soyez pas irresponsable, prenez ce truc au sérieux.


Passion webconf

La journée s'est ensuite déroulée comme celle d'hier - et sans doute comme celle de demain - avec un peu moins de réunions. Pour autant, je remarque qu'elles sont plus longues que quand on est au boulot. Forcément on prend déjà 5 ou 10 minutes au début et à la fin pour raconter des conneries et prendre des nouvelles. 
Au fait, je ne sais plus si je vous ai dit, j'ai un collègue qui a une boule à facettes dans sa piaule. Je suis fan (de la boule à facettes, pas de sa piaule, hein). Il s'appelle Christophe. Le mec a mis 1000 ans a s'adapter aux outils de visio au taf et maintenant, il est dans le kif total:

Franchement, c'est trop cool les réunions en visio. On devrait faire ça tous les jours même quand on est au taf.


Challenger sa life

Ce matin, je me suis maquillée. Comme tous les jours dans la vraie vie non-confinée. Alors que je n'ai vu personne en vrai. C'est peut-être un détail pour vous mais pour moi qui peux facilement sombrer dans le legging-chaussettes-espadrilles-cardicool (j'avoue, ça fait un peu beaucoup comme combo, là), c'était un ptit challenge pour masquer les ravages d'une nuit d'insomnies.

Ce midi, j'ai fait une pause déj dans mon jardin. Je mesure la chance que j'ai d'avoir un carré de verdure à moi dans ce contexte de confinement total. Je m'en rends compte à chaque instant. 

Balance tes gouttelettes

J'ai donc poursuivi mes lectures, celles des copains et des copines, leurs tranches de vie, leur quotidien. Et j'ai halluciné quand j'ai lu le post d'Aline :

Les petites connes qui font leurs courses transpirantes de leur jogging avec leur lycra moulant, je vous emmerde. C'est pas drôle. Elles disséminent des gouttelettes de sueur partout, putain.

Aline dit pas mal de gros mots quand elle est en colère. Je me sens moins seule, moi qui en dis tout le temps. Même quand je ne suis pas en colère d'ailleurs. 

Voilà, on a donc des gens qui continuent de partager leurs gouttelettes pleines de sueur en plein confinement.

Normal. 

C'est à se demander ce qui cloche dans ce pays. Est-ce que ça vient de nos dirigeants qui répètent sans cesse qu'on doit rester chez nous, mais qui disent aussi qu'on peut sortir courir dès lors qu'on reste dans le pâté de maisons et que ça ne dure pas plus longtemps que le temps de faire une course ? (Je vous jure que j'ai lu ça sur le compte Twitter du Ministère de Sports) Ou est-ce que ça vient des gens qui sont complètement cons et qui ne comprennent pas les phrases simple du type Sujet-Verbe-Complément telles que:

RESTEZ CHEZ VOUS ?
Je pose la question.

Passion apéro visio

Ce soir, la journée s'est finie par un apéro-visio-Covid avec Jef et Gaëlle. À 20h, on a applaudit nos personnels soignants. Hier, j'étais toute seule à applaudir, ce soir, on était 3 ou 4. 
Cinq si je compte les voisins jetlag qui ont applaudit à 20h12. On progresse. 

Bref. La vie confinée, quoi.

À demain.
Ou pas.

Dans les épisodes précédents...

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6 commentaires

  1. Je dois reconnaître qu’à la lecture du passage sur le maquillage, je me suis rendu compte que les soins de mon corps dépassent assez peu le lavage des dents quand je ne sors pas de chez moi... alors qu’un jour normal je suis intraitable.

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    1. C'est fou hein... L'état sauvage n'est jamais bien loin.

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  2. Je m'étais mis l'article du monde que tu évoques dans mes signets sur Twitter. Merci de me le rappeler.
    Je lis moi aussi ici et là les gens qui chouinent et nous reprochent nos journaux de bord, les cons, connaissent pas les blogs ? l'utilité, voire même, la futilité -et alors?- des blogs ? Je suis pour ma part bien content de voir refleurir les blogs et de m'y être remis. Si ces gens qui critiquent tout et tout le temps, pouvaient mettre un peu de nuances dans leur vies, ils comprendraient qu'écrire sur nos misérables petites vies ne nous empêche certainement d'être conscient et solidaire.
    Bref, content de te lire. La bise confinée.

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  3. Il manque un "pas" à la fin de mon commentaire, mais tu auras corrigé de toi-même.

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