11 novembre 1918 - 11 novembre 2012
94 ans.
Ça fait long. C'est clair.
Et je partage l'avis de mon confrère Romain qui, tous les ans, s'interroge: "Célébrations de la Première Guerre mondiale, et si on arrêtait?"
Plus aucun poilu n'est là pour assister aux cérémonies d'une part. Et d'autre part, cette guerre est d'un autre âge (des raisons qui nous dépassent, un système d'alliances devenue obsolète...etc). Sans compter que c'est le règlement même de ce conflit qui a servi de terreau au nazisme et au fascisme, entraînant l'Europe dans la Seconde Guerre mondiale.
Ce n'est pas manquer de respect aux combattants que de dire cela. Ce n'est pas non plus faire preuve d'amnésie ou renier le passé de la France.
Pour ma part, je serais davantage favorable à une cérémonie commune aux différents grands conflits dont les victoires ou même les défaites ont contribué à construire l'histoire de la France plutôt qu'un sacro-saint calendrier rythmé par toutes sortes d’armistices dont le commun des mortels n'a finalement que faire (ou si peu).
Tiens, d'ailleurs, je suis ambiancée pour écrire ce billet puisque j'entends au loin les tambours et les trompettes de la cérémonie sur la place piétonne de ma ville.
Au printemps dernier, j'ai été invitée par Marie-Louise Gourdon, élue des Alpes-Maritimes, à l'occasion du 8 mars, à participer à une cérémonie symbolique en hommage aux femmes qui ont participé aux deux guerres mondiales.
La manifestation consistait en un itinéraire, une promenade du souvenir, d'un monument aux morts à l'autre, dans sa circonscription. Nous déposions alors au pied du monument une plaque en hommage aux femmes mortes pour la France, et nous chantions le Chant des Partisans (composé par une femme).
Et bien je crois qu'au lieu de cérémonies distinctes du 11 novembre ou du 8 mai, je préfèrerais une cérémonie commune qui s'accompagnerait d'une promenade du souvenir éventuellement.
Une cérémonie pour commémorer la paix en Europe. Une cérémonie tournée vers l'avenir et plus seulement exclusivement consacrée au souvenir.
Et puis finalement, les moyens ne manquent pas pour se souvenir, s'interroger ou comprendre ce qui s'est passé pendant ces guerres. Et les différents moyens à notre disposition sont souvent bien plus efficaces que d'immuables cérémonies.
Mais soit! Puisque l'heure est actuellement au souvenir, je profite de l'occasion pour rendre hommage aux femmes, et particulièrement aux infirmières (civiles mais aussi militaires) qui ont participé, parfois en 1ère ligne, à la Première Guerre mondiale.
Et alors que nombre de monuments aux morts représentent des femmes (épouses, veuves de soldats, allégories de la République, femmes aux champs...), un seul en France met en scène une infirmière. C'est celui de la ville de Saintes.
Et puis, une fois n'est pas coutume, je profite de ce billet pour faire la promo de mon dernier article publié dans la revue Histoire@Politique:
2 commentaires
L'idée d'une cérémonie pour "tous les morts pour la France" est en soi une bonne initiative. On garde!
RépondreSupprimerC'est mon avis.
Je crois aussi en effet... A condition qu'on n'oublie pas les femmes ;-)
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