Instant fraîcheur : le Radiateur d'appoint, d'Alex Lutz


J’adore Alex Lutz.
D’abord, je le trouve beau gosse. Plaisir des yeux.
Ensuite, j’adore sa voix. Plaisir des oreilles.
Enfin, je le trouve brillant. Plaisir tout court.
C’est donc en toute objectivité que je vous recommande chaudement, dans cette France à moins 5 degrés, son premier roman, lui aussi, fort rafraîchissant.
Ce n’est pas de la grande littérature. Mais ce n’est pas la question.
C’est cruel et léger à la fois.
C’est brut de fonderie et drôle souvent.
C’est l’autobiographie d’un radiateur d’appoint, et rien que pour ça, ça vaut le détour.

Bref, j’adore Alex Lutz.

Bande d’enculés de merde !
En tirant frénétiquement sur sa clope le long de la nationale bondée de voitures et de véhicules lourds, Alya déteste tout.
Il lui semble tout voir, tout comprendre jusqu’à la nausée de la société dégueulasse dans laquelle elle vit. Chaque bâtisse, chaque panneau publicitaire, chaque forme de lampadaire, la matière appauvrie de sa doudoune, les tronches de ses putains de bagnoles, les tronches des gens qui sont dedans, le M lumineux du McDo qui pointe sa gueule 200 m avant ses putains de nuggets surgelés, la décoration de vitrine de l’Onglerie Lorie qui se donne des airs d’émission de M6, ces bus à la con avec des cons dedans, elle la première, esclaves volontaires qui au mieux défoncent des bonbons sur un iPhone à 1000 balles, au pire se prennent en photo en espérant le centième de la vie des Kardashian ou de la moindre instagrameuse débile, les mongols sur leur scooter qui font des roues levées huit fois devant sa gueule en pensant que ça pourrait provoquer chez elle l’envie d’aller les pomper dans les chiottes d’une sandwicherie, les connards qui sortent dans une confiance de compte courant créditeur leur petite Alpha du garage d’une baraque dont la véranda n’est encore qu’une bâche bleue, les pouffiasses en tailleur pantalon qui montrent ostensiblement au milieu des pots d’échappement qu’elles ont fait le choix plus intelligent que les autres de se déplacer à vélo, cette route de quatre voies à double sens, à qui tu dois offrir a minima deux putain de minutes de ta vie au passage piéton pour espérer la traverser.
Alya ne trouve pas un centimètre carré de ce qui pourrait la faire vraiment rêver, ne serait-ce qu’espérer…
Alya ne trouve rien qu’elle ne déteste pas. 

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